La fonction achats
A - Historique de la fonction
achats dans les entreprises
La fonction achats n'est
véritablement reconnue dans les entreprises que depuis trente ans. Dans un
contexte de pression concurrentielle accrue et de passage d'une économie de
production, avec des forts volumes de vente, à une économie globalisée, les
organisations se sont concentrées de plus en plus sur leurs marges. Les prix de
vente ne pouvant croître indéfiniment, les achats se sont alors présentés comme
la fonction la plus efficiente pour préserver et améliorer les marges des
entreprises. Il est communément admis que les achats représentent en moyenne 60
% du chiffre d'affaires dans les entreprises européennes. Réussir à abaisser
leurs coûts se ressent donc automatiquement dans leur marge bénéficiaire.
A - 1. Le temps des
approvisionneurs
La fonction achats s'est
développée en plusieurs étapes, d'abord dans l'industrie, puis dans le
tertiaire. La première étape, assez administrative, a consisté à créer des
postes spécialisés dans le suivi des approvisionnements. Ces
«approvisionneurs», encore présents aujourd'hui, se doivent notamment de
connaître les termes des contrats passés avec les fournisseurs, mais il ne leur
appartient pas généralement de les référencer. Ce n'est que dans un deuxième
temps que la fonction achats, telle qu'on l'entend aujourd'hui, a pris son
envol. L'acheteur est devenu celui qui recherche les fournisseurs susceptibles
de répondre aux besoins de l'entreprise en termes de qualité, de coûts et de
délais. Il passe les appels d'offres et négocie les contrats en lieu et place
des prescripteurs internes.
A - 2. La professionnalisation des
achats
A partir de la fin des années
quatre-vingt-dix, le métier d'acheteur connaît une professionnalisation accrue
Grâce à la démocratisation d'Internet, de nouveaux outils apparaissent:
l'e-procurement et surtout l'e-sourcing révolutionnent le métier en termes
d'organisation et de moyens. L'acheteur devient un cost killer, une image
négative dont il mettra plusieurs années à se défaire. Au milieu des années
2000, le métier s'anoblit. Dans un contexte économique difficile, l'acheteur
est celui qui permet à l'entreprise de conserver ses marges, de nouer des
partenariats stratégiques avec des fournisseurs et de rechercher l'innovation.
Enfin, il est dernièrement celui qui contribue à la bonne image de l'entreprise
à travers le développement d'une politique d'achats durables.
A - 3. Des familles d'achats à
conquérir
L'historique de la fonction achats
montre une prise de contrôle progressive par celle-ci des différentes dépenses
de l'entreprise, souvent en conflit d'abord avec les prescripteurs internes
habituellement maîtres de leurs dépenses, puis en partenariat avec eux.
Cependant, toutes les familles d'achats ne sont pas encore sous le contrôle de
la fonction, notamment dans l'univers des achats hors production (ressources
humaines, marketing, communication, etc.). L'évolution se poursuit donc dans
cette direction même si les acheteurs doivent faire face à de grandes
résistances en interne et à l'incompréhension de certains fournisseurs.
B - Les organisations achats dans
les entreprises
B - 1. Les organisations achats
centralisées
Dans le cadre d'une organisation
centralisée, les achats sont gérés par une direction unique. Celle-ci peut être
rattachée à la direction générale de l'entreprise, ce qui témoigne du caractère
stratégique de la fonction, ou à une autre direction, le plus souvent la
direction administrative et financière. Au fur et à mesure de la
professionnalisation des achats, les acheteurs aspirent bien évidemment à
davantage d'indépendance. Le rattachement à la direction générale est souvent
le signe d'une certaine maturité de la fonction tandis qu'être sous l'autorité
de la direction financière montre que la stratégie achats de l'entreprise porte
avant tout sur les réductions de coûts et moins sur la recherche de la qualité
et de l'innovation
Une direction achats centralisée
gère à la fois les achats de production et les achats hors production. Les
collaborateurs peuvent être répartis par familles d'achats, configuration la
plus classique. Certaines organisations préfèrent raisonner en mode projet,
avec des acheteurs polyvalents. A noter que certaines directions peuvent aussi
couvrir d'autres domaines que les achats, comme les services généraux ou la
logistique.
B - 2. Les organisations achats
décentralisées
Dans le cadre d'une organisation
décentralisée, les achats sont directement rattachés à la direction d'une
business unit. Ce type d'organisation est plus fréquent dans l'industrie. Loin
des fonctions centrales, les achats n'en sont pas moins stratégiques au sein de
leur business unit puisque les équipes sont essentiellement focalisées sur les
achats de production. Un même groupe peut donc posséder plusieurs directions
achats, sans qu'il y ait nécessairement un lien entre elles. Autre cas de
figure: des achats de production gérés en local mais des achats hors production
centralisés au niveau du siège social.
Enfin, certains grands groupes ont
mis en place une direction de la coordination des achats qui, comme son nom
l'indique, coordonne les achats des business units sur un certain nombre de
projets pouvant être menés en commun.
II/ Les acheteurs dans les
entreprises
A - Portrait-robot de l'acheteur
d'aujourd'hui
La fonction achats s'est fortement
professionnalisée et s'est aussi en partie féminisée depuis dix ans.
Aujourd'hui, les acheteurs ont généralement un niveau bac + 5. Et ils sont
recrutés dès leur sortie de l'école car leur profil est particulièrement recherché.
Les achats s'internationalisent et les entreprises ont besoin de collaborateurs
polyvalents, venant d'horizons divers, bons communicants et maîtrisant la
langue anglaise. Cependant, tous les acheteurs n'exercent pas dans des
situations complexes ou internationales et certains postes requièrent un niveau
bac + 2 ou 3.
Pour ce qui est des profils, il
convient de distinguer les responsables achats des acheteurs. Pour les
premiers, le management d'équipe, la vision stratégique et la capacité à
négocier en interne sont les premières compétences. Quant aux seconds, ils
disposent de compétences spécialisées en matière de marchés et de négociations.
Il faut également différencier les
acheteurs selon la taille de l'entreprise. Dans les grands comptes, l'acheteur
fait partie d'un service très structuré, sa responsabilité est beaucoup mieux
définie et il est spécialisé sur une activité, un métier. Dans une moyenne
entreprise, il lui est déjà confié plus de responsabilités. Dans une TPE, il
est multitâche.
Par ailleurs, l'acheteur est un
connaisseur de plus en plus fin des outils informatiques dédiés à sa fonction,
une part de la valeur ajoutée de l'achat étant de produire. des tableaux de
bord, des ratios et d'informatiser les procédures. Enfin, du fait de son travail
en binôme avec l'opérationnel, technicien du produit à acheter, c'est un homme
de réseau qui garde le contact avec ses clients internes.
B - Les différentes fonctions dans
les achats
Il existe de nombreuses fonctions
dans le domaine des achats. Dans les entreprises, on peut néanmoins distinguer
deux grandes familles: les acheteurs de production et les acheteurs hors
production.
De leur côté, les acheteurs dans
la grande distribution représentent une famille à part entière. C'est également
le cas dans la sphère publique où la fonction est en train de se
professionnaliser.
Historiquement, les acheteurs de
production sont apparus les premiers dans les organisations. Les achats de
production étant considérés comme stratégiques, les acheteurs industriels jouissent
d'un certain statut au sein des directions achats. La fonction évoluant
rapidement, de nouveaux titres sont apparus. L'importance grandissante des pays
à bas coûts dans les stratégies achats a, par exemple, provoqué l'émergence de
responsables du sourcing international. La montée en puissance de la notion de
qualité a eu pour conséquence la naissance de la fonction de responsable de la
qualité achats. Des juristes spécialisés dans les achats ont également fait
leur apparition.
Les acheteurs hors production,
pour leur part, occupent une place de plus en plus importante dans les
organisations achats. Les entreprises se sont en effet rendu compte qu'il
existait un potentiel d'économies substantielles dans des familles d'achats qui
n'avait jamais été décelé jusqu'à présent.
Au sommet de l'organisation, le
directeur achats est chargé de manager toute la fonction et de faire
l'interface avec la direction générale ou le directeur de la production.
C - La formation achats
Qu'elle soit initiale ou continue,
la formation a vu son offre se développer fortement ces dernières années
parallèlement à la montée en puissance de la fonction dans les entreprises. Les
3es cycles de
type master ou mastère spécialisé, après une école d'ingénieurs ou de commerce,
sont les diplômes les plus recherchés par les recruteurs. Les masters, qui
correspondent peu ou prou aux anciens DESS universitaires, sont des diplômes
délivrés au nom de l'Etat.
Les mastères spécialisés (MS),
quant à eux, sont des formations reconnues par l'Etat et ayant reçu le label de
la Conférence des grandes écoles, une association regroupant un certain nombre
d'établissements d'enseignement supérieur. Aujourd'hui, il existe une trentaine
de diplômes de ce type. En revanche, le nombre de MBA (Master Business Administration)
spécialisés achats se comptent sur les doigts d une main. Destinés aux cadres
de haut niveau, ils n'en restent pas moins des formations très réputées.
A noter qu'il existe
également des licences professionnelles spécialisées dans les achats, encore
peu connues des professionnels en poste, mais qui tendent à se développer.
III/ Le processus achats
L'acte
d'achat est le résultat de plusieurs tâches opérationnelles exécutées de façon
chronologique. Le processus achats peut se décomposer en six phases
essentielles : la définition du besoin, la recherche de fournisseurs, le
lancement d'appel d'offres, l'analyse des offres, la négociation et la
contractualisation. Chaque phase doit être abordée avec rigueur et
méthodologie. Tout au long de ce processus, l'acheteur se doit d'être à
l'écoute de ses prescripteurs internes afin de cerner leurs besoins. Il doit
également suivre et gérer de manière efficace les relations avec ses
fournisseurs e anticiper les éventuels risques.
A - La définition du besoin
Cette première étape revient à
définir correctement le produit ou le service que l'on veut acheter, en
adéquation avec les besoins de l'entreprise. La rédaction d'un cahier des
charges permet de spécifier les attentes vis-à-vis de ce produit ou de ce service.
Le cahier des charges est rédigé soit de façon détaillée, soit de façon
fonctionnelle. Dans le premier cas, les fournisseurs se contentent d'y répondre
point par point. Dans le second cas, le donneur d'ordres fait appel à leur
capacité à proposer des solutions.
Plusieurs rubriques peuvent
apparaître dans le cahier des charges. Le contexte de l'achat permet aux
fournisseurs d'avoir une vision claire de l'enjeu. Une description des
caractéristiques du produit ou du service doit y figurer. Le cahier des charges
précise aussi les conditions commerciales (coût, objectif, conditions de
règlement devise de facturation, etc.) et indique les critères que doivent
remplir les fournisseurs pour répondre à l'appel d'offres, ceci dans le but de
mieux gérer les risques Plus les termes du cahier des charges sont précis et
couvrent tous les problèmes susceptibles de se poser plus les risques sont
réduits.
Les prescripteurs internes
concernés doivent être associés à la rédaction de ce cahier des charges. Ce qui
est par ailleurs une bonne occasion d'améliorer la communication interne.
L'acheteur doit se poser la question du juste besoin. Le client interne a-t-il
défin un besoin juste? Y a-t-il un risque de sur-qualité, qui se traduit par
des coûts élevés et inutiles? Si tel est le cas, l'acheteur doit travailler
avec son prescripteur in terne afin de mieux définir le besoin, sans accepte
des exigences exagérées et motivées par une attente de sécurité absolue.
B - La recherche de fournisseurs
A cette étape du processus achats,
deux hypothèses sont possibles. Dans la première, les fournisseurs pouvant
répondre aux besoins font déjà partie du panel de l'entreprise. Dans ce cas,
ils sont connus, évalués et les risques sont maîtrisés. Dans la seconde
hypothèse, le besoin a évolué et il faut rechercher de nouveaux fournisseurs.
Dans ce cas, il faut employer des méthodes de sourcing et d'homologation des
nouveaux fournisseurs.
Le sourcing se déroule en trois
grandes étapes :
- La première consiste à
rechercher des données macroéconomiques. Cette recherche est caractérisée par
l'identification d'une zone géographique à explorer, par la qualité du produit
(ou du service) à partir de la définition d'objectifs opérationnels et, enfin,
par le produit (ou le service) lui-même. Tous ces aspects doivent être croisés
et permettront l'identification des fournisseurs potentiels par pays.
- La deuxième étape est la
collecte d'informations. Les fournisseurs potentiels sont contactés et répondent
à des demandes d'information (Request for Information - RFI). Si le sourcing
est international, les ambassades à l'étranger ainsi que les douanes peuvent
apporter des informations sur les produits des fournisseurs.
- La troisième étape est la
réalisation d'une cartographie à partir de toutes ces informations. Mais ce
travail peut se révéler extrêmement long et délicat.
Une fois les fournisseurs ciblés,
il faut les homologuer avant de pouvoir les consulter. L'homologation passe par
des RFI complémentaires et des audits des fournisseurs. Le but de cette
homologation est de minimiser les risques financiers, les risques de fiabilité
technique ou les capacités logistiques.
C - L'appel d'offres
C - 1. L'équipe projet
Dans une démarche traditionnelle
d'appel d'offres, il convient de déterminer quels collaborateurs auront la
responsabilité du lancement. Selon les situations, cette équipe est composée
différemment. Dans le cas d'une organisation achats centralisée, l'acheteur
spécialisé concerné par le produit ou le service lance l'appel d'offres. Dans
le cadre d'une organisation décentralisée forte, l'appel d'offres sera mené par
l'acheteur leader. Dans le cas d'achats non stratégiques délégués aux
utilisateurs, l'appel d'offres peut rester sous leur responsabilité.
C - 2. Les documents à fournir
Plusieurs documents constituent le
dossier d'un appel d'offres
- une lettre d'introduction qui
présente le contexte de la consultation et les objectifs visés;
- un accusé réception que doivent
retourner les fournisseurs;
- un guide de l'appel d'offres qui
donne les principes particuliers régissant son déroulement;
- le cahier des charges des
produits ou services;
- les termes et conditions de
l'établissement d'une relation d'affaires;
- un questionnaire afin de
recueillir des informations générales sur le fournisseur;
- un guide de réponses qui précise
les supports à utiliser, les formulaires-types, les délais de réponse...
- des annexes, s'il y a lieu.
Tous ces documents sont à envoyer
aux fournisseurs, soit par courrier postal, soit par e-mail.
C - 3. Le cas des appels d'offres
électroniques
L'appel d'offres peut aussi être
lancé via une solution d'e-sourcing. Les éditeurs et prestataires proposent des
outils de plus en plus performants. Les fournisseurs présélectionnés sont
consultés en ligne et soumettent leurs offres sur un portail dédié. Par ce
procédé automatisé, l'acheteur gagne un temps considérable pour analyser ses
offres et garde une traçabilité.
D - L'analyse des offres
Une fois les réponses des
fournisseurs reçues et validées, l'acheteur procède à l'analyse multicritères
des offres reçues pour aboutir à une short-list.
L'analyse des offres se déroule
généralement en deux temps.
- Une première étape de
présélection s'effectue sur la base de critères ayant un caractère
éliminatoire. Il peut s'agir d'une compétence technique particulière, des
équipements industriels spécifiques, la localisation géographique, etc. Il est
ainsi évident qu'un fournisseur de services de restauration uniquement basé à
Lyon sera écarté pour une prestation à Paris. Les fournisseurs ayant franchi la
première étape proposent des solutions a priori conformes au cahier des
charges.
- La seconde étape consiste à
faire une analyse multicritères des offres restantes, afin de faire un choix
final Cette analyse doit être formelle et explicite. Elle permettra de
communiquer sur le choix final non seulement en interne mais également
vis-à-vis des fournisseurs non retenus pour qu'ils soient plus compétitifs à
l'avenir.
D - 1. Le critère de la qualité
Le premier critère de sélection
est la qualité du produit ou du service acheté, à condition, bien entendu, que
le cahier des charges soit toujours bien respecté. Il faut donc maîtriser
parfaitement le produit ou service acheté. D'autant que les entreprises apprécient
de travailler avec des fournisseurs dont les systèmes de management et les
pratiques qualité sont bien définis. La certification sur une norme Iso est
souvent recherchée car elle démontre la capacité de l'entreprise à répondre aux
besoins de ses clients de manière optimale.
D - 2. Le coût global
d'acquisition
Le deuxième critère de sélection
est le coût global d'acquisition et les conditions commerciales. L'acheteur
doit maîtriser la structure de coûts de ses fournisseurs en demandant des chiffrages
détaillés. Le fournisseur doit proposer un prix compétitif par rapport à ses
concurrents. Les conditions de règlement demandées doivent être acceptables et
les incoterms (modalités de la transaction) proposés avantageux selon la
situation géographique. Le coût global d'acquisition doit également être
compétitif.
D - 3. Le critère du délai
Le troisième aspect est le délai.
Il doit être conforme au besoin et maîtrisé. Dans un contexte où les plannings
des entreprises sont de plus en plus tendus, les délais de livraison, de mise à
disposition, de mise en service sont des critères-clés pour sélectionner des
fournisseurs. Le fournisseur choisi dispose donc d'un système logistique lui
permettant de livrer à l'heure et, en cas de besoin, être capable de stocker.
D - 4. Les autres critères
Certains critères comme la faculté
d'adaptation, la sécurité financière et la pérennité de l'entreprise sont
également à prendre en compte. Une fois les offres analysées sur la base de ces
critères, quelques fournisseurs sortent du lot et l'acheteur peut engager les
négociations commerciales avec ceux qui répondent le mieux à ces critères
E - La négociation
La préparation de la négociation
peut se dérouler en trois phases: recueillir des informations sur le
fournisseur, préparer techniquement le dossier et élaborer une stratégie de
négociation.
E - 1. La collecte d'informations
Avant de proposer une négociation,
il convient de recueillir des informations sur le fournisseur, le produit, le
service et le poids de l'achat à réaliser.
Pour un fournisseur homologué,
l'acheteur dispose en amont de certains éléments sur ce dernier comme son
marché, l'historique des achats précédents, les évaluations et les audits
réalisés. Pour un nouveau fournisseur, les points principaux à analyser sont sa
situation économique, son positionnement concurrentiel, ses prévisions
d'activité et ses moyens de production.
Concernant le produit, il faut
analyser les caractéristiques principales, les performances et son
positionnement final. Il convient aussi de connaître la part des achats de
l'entreprise dans le chiffre d'affaires du fournisseur. Cela permettra
d'évaluer le rapport de force et de s'en servir comme un levier.
E - 2. La préparation technique du
dossier
La préparation technique du
dossier consiste à déterminer les clauses à négocier et les objectifs à
atteindre. L'acheteur doit identifier les clauses sur lesquelles il peut faire
des concessions au vendeur. Il convient de hiérarchiser les priorités dans les
négociations et de se fixer des objectifs à la fois réalistes et ambitieux.
Pour chaque point de la négociation, l'acheteur doit préparer des arguments
afin de convaincre le fournisseur d'améliorer son offre. Pour être efficaces,
les arguments doivent s'appuyer sur des faits, des données et des
démonstrations.
E - 3. La définition d'une
stratégie de négociation
Plusieurs possibilités s'offrent à
l'acheteur Soit il choisit d'aborder la négociation en bloc, en traitant toutes
les clauses en même temps. Soit il négocie de façon séquentielle et les clauses
à négocier sont abordées les unes après les autres. Cette dernière approche est
plus facile à maîtriser car l'acheteur ne passe à la clause suivante qu'après
avoir atteint son objectif. Il est conseillé de commencer par les points les
plus faciles et de finir par ceux susceptibles d'engendrer des difficultés.
Concernant la négociation
elle-même, l'acheteur doit mener les débats et intervenir en premier, afin de
prendre en main la conduite de l'entretien qu'il ne lui faudra pas lâcher.
La conclusion lui permet de
récapituler les accords négociés afin d'obtenir un assentiment explicite du
vendeur. Il procède enfin à la rédaction d'un compte rendu que les deux parties
signent.
F - La contractualisation
Cette phase du processus achats
est le résultat de la négociation et intervient après le choix final du
fournisseur. C'est une étape relativement simple si les autres phases se sont
bien déroulées. Mais il faut rester vigilant afin d'éviter les surprises après
la signature du contrat. La contractualisation consiste à établir un contrat
d'achat ou un bon de commande entre l'entreprise et le fournisseur. C'est un
lien juridique entre les deux parties. Ce contrat reprend tous les termes des
accords convenus lors de la négociation.
Tout contrat doit contenir un
certain nombre d'informations indispensables. Les parties ou contractants
doivent être mentionnés en début du document: le nom de l'entreprise qui
achète, celui du fournisseur et leurs adresses. L'objet du contrat,
c'est-à-dire le bien ou le service acheté, doit y figurer. La qualité requise y
est aussi précisée, souvent en annexant un fichier qui reprend le cahier des
charges (matières, dimension...). Le prix, la quantité, les dates de livraison,
les pénalités de retard, les incoterms (modalités de la transaction) et la
garantie font l'objet d'une clause spécifique. Une juridiction doit être
choisie pour régler d'éventuels litiges. S'il y a lieu, il convient de préciser
s'il y a une procédure de suivi post-commande. Dans le cas d'un contrat long,
la durée doit être précisée tout comme les conditions de rupture ou de
reconduction de contrat.
La signature du contrat ne peut
intervenir qu'après acception du contenu par les deux parties. Cette signature
traduit leur engagement à respecter toutes les clauses du contrat.
IV/ Politiques et stratégies
achats
Outre l'amélioration de la
performance économique des achats, l'innovation et le développement durable,
une direction achats doit se concentrer sur l'anticipation et la gestion des
risques. L'ensemble des décisions seront hiérarchisées en fonction des priorités
stratégiques. Elles ont pour but de définir les procédures à respecter
vis-à-vis des clients internes. Elles permettent également la mise en oeuvre de
plans d'actions et la définition d'objectifs opérationnels pour les acheteurs
et les fournisseurs.
A - Coûts, qualité et délais
A - 1. Les stratégies liées aux
coûts
Si l'objectif principal est
souvent de réduire les coûts, es directions achats peuvent également chercher à
mieux répartir leurs dépenses. Plusieurs approches sont possibles.
Lorsque l'entreprise a plusieurs
filiales ou plusieurs sites, la globalisation des achats est un moyen de
commander des volumes particulièrement importants. Elle constitue un levier de
négociation auprès des fournisseurs.
La direction achats doit donc
émettre des décisions permettant la coordination et le suivi de cette
globalisation La direction achats peut décider d'aller au-delà d'une simple
relation avec ses fournisseurs les plus importants. Une politique de
partenariat ou de codéveloppement peut donc être mise en place. Si elle suit
cette démarche, l'acheteur doit avoir le souci de mieux maîtriser la structure
de coûts et d'approfondir la connaissance de l'entreprise sur la stratégie,
l'organisation et les processus desdits fournisseurs.
L'externalisation est un levier
utilisé par les entreprises afin d'accroître leur avantage concurrentiel. Après
une analyse de la chaîne de valeur de l'entreprise, la direction des achats
doit décider s'il faut recourir à des prestataires pour certaines activités à
faible valeur ajoutée. S'il est nécessaire d'externaliser, les solutions
dédiées doivent être définies et particulièrement leur périmètre. Dans un
contexte de mondialisation où les entreprises doivent être compétitives, les
directions achats n'ont souvent pas d'autre choix que de se tourner vers les
pays à bas coût (low cost countries - LCC). Elles définissent donc des
stratégies et des politiques pouvant renforcer leurs expertises et leur
visibilité locale dans ces pays. Il arrive même que certaines directions
disposent des indicateurs liés aux achats réalisés dans les pays à bas coûts,
car elles fixent comme objectif à leurs acheteurs un pourcentage minimum
d'achat réalisé dans ces pays
A - 2. Les stratégies liées à la
qualité
Les décisions stratégiques liées à
la qualité décrivent le dispositif d'assurance qualité fournisseurs à
développer. Elles ont pour but d'éviter la non-qualité. Ainsi des orientations
portant sur le suivi des fournisseurs doivent être données. Des audits et des
plans d'actions en cas de dérives doivent être envisagés.
A - 3. Les stratégies liées aux
délais
Le respect des délais annoncés
mais aussi la capacité à s'adapter aux impondérables sont les principaux
objectifs des directions achats. Celles-ci doivent donc avoir le souci de la
maîtrise du flux logistique des fournisseurs, de leur capacité à stocker et à
gérer d'éventuelles livraisons de dernière minute.
B - Les stratégies liées au panel
fournisseurs
B - 1 . L'identification des
«bons» fournisseurs
L'un des objectifs des directions
achats est d'adopter une démarche proactive par rapport à la gestion du panel
fournisseurs. Cette démarche inclut la rationalisation du panel. Gérer son
panel, c'est décider qui sont les meilleurs fournisseurs sur tel ou tel segment
d'achat. Or, répondre à la question «qu'est-ce qu'un bon fournisseur?» est très
difficile.
Un bon fournisseur n'est pas
obligatoirement celui qu a proposé le meilleur prix lors du dernier appel
d'offres. Décrire ce qui fait un bon fournisseur sur une famille d'achat, c'est
avant tout comprendre quels sont les leviers de compétitivité et ses
composantes de coûts. C'est un exercice complet et complexe.
En fonction de l'état
concurrentiel du marché, la technicité du produit, le nombre de références
concernées, des risques encourus et de la vision stratégique des fournisseurs,
on peut classer les fournisseurs différemment. Un partenaire privilégié est un
fournisseur qui a une maîtrise technique et technologique d'un produit ou d'un
service. Sa vision stratégique compatible avec celle de l'entreprise notamment
grâce à l'innovation. Il devient, de ce fait, un partenaire avec qui partager
les risques et les profits. Un bon fournisseur global, quant à lui, sera un
prestataire qui propose dans son catalogue plusieurs types de produits ou
services. Des volumes d'achats importants peuvent être regroupés chez lui. Il
existe aussi des bons fournisseurs locaux, ainsi que des fournisseurs à
risques, le risque pouvant porter sur des points tels que la qualité, la
stabilité économique ou encore la dépendance achat.
B - 2. La rationalisation du panel
fournisseurs
Lorsqu'elle est bien menée, la
rationalisation du panel génère de nombreux bénéfices. Parmi les gains
immédiats, la globalisation des volumes d'achats met l'acheteur en meilleure
position de négociation. Les coûts administratifs liés à la gestion d'un grand
nombre de fournisseurs disparaissent. A plus long terme, la réduction renforce
généralement les relations avec les partenaires restants.
Une méthode basique destinée à
rationaliser le panel fournisseurs est la méthode ABC (Activity Based Costing).
Cette dernière permet de distinguer trois segments d'achats : le premier qui
regroupe 80 % des achats pour seulement 20 % des fournisseurs, le deuxième qui
regroupe 15 % des achats pour 20 % des fournisseurs et enfin le troisième où 60
% des fournisseurs du panel ne correspondent qu'à 5 % du volume des achats. La
rationalisation s'effectue alors sur ce troisième segment. Les directions
achats doivent donc, à partir des bases de données, identifier les produits les
moins commandés sur les deux dernières années et isoler les premiers
fournisseurs à éliminer. Il est aussi possible de demander à un fournisseur de
rang 1 de gérer directement la relation avec un fournisseur de rang 2. Ceci
reste néanmoins un processus lourd. A noter que la direction achats doit donner
des directives sur les critères d'élimination des fournisseurs du panel afin
d'éviter les problèmes contractuels en cas d'éviction abusive.
C - La recherche de l'innovation
L'une des valeurs ajoutées de la
fonction achats est la détection de l'innovation chez les fournisseurs, car
elle constitue un avantage concurrentiel essentiel pour les entreprises.
L'enjeu consiste à dépasser la stricte analyse des coûts de chaque fournisseur
pour analyser la valeur qu'il apporte dans le développement de l'entreprise.
La direction achats doit mettre en
place une veille technologique en amont. Il faut mettre en avant les
fournisseurs ayant une vision stratégique compatible avec celle de
l'entreprise, pouvant s'engager dans la durée et témoignant d'une solidité
financière suffisante. Cette veille doit permettre la construction d'une
cartographie de couples fournisseurs/technologies. Ce travail en amont a porté
ses fruits car, une fois le choix effectué, une bonne connaissance du
partenaire rend la relation plus efficace et améliore l'anticipation des
développements futurs. La direction achats doit également s'efforcer d'intégrer
les fournisseurs lors de la conception des produits ou services. Si elle
intègre traditionnellement les fournisseurs lors de la phase de développement,
elle gagne à les impliquer plus en amont. Tout d'abord, cette démarche permet
de mieux maîtriser les coûts et les objectifs mais aussi de réduire les délais
de développement par intégration, dès le départ, d'un plus grand nombre de
contraintes et de solutions. De plus, cette implication permet d'améliorer le
taux de réussite des lancements par une meilleure anticipation des risques par
les fournisseurs.
D - Le développement durable
Le développement durable est un
nouvel objectif pour les directions achats qui découle de la stratégie
d'entreprise. Il recouvre généralement la responsabilité sociétale (ou sociale)
et environnementale de l'entreprise. Dans les achats, ses domaines
d'application sont spécifiques.
Pour être en phase avec les
principes du développement durable, la direction achats doit veiller à ce que
les fournisseurs s'engagent en matière de pratiques sociales et de respect de
l'environnement. A travers des audits, elle devra valider leurs pratiques de
façon objective. Comment ? Grâce à des grilles d'évaluation composées de
critères précis et intégrés dans les procédures achats.
La direction achats doit veiller à
la rédaction d'une charte achats et développement durable à destination des
fournisseurs. Ce document contient généralement des règles d'éthiques à
respecter entre les acheteurs et les fournisseurs. Il a également pour objectif
d'encourager l'éco-conception et le respect de l'environnement, mais également
d'inciter les fournisseurs à se mettre en conformité avec la législation et les
conventions de l'Organisation internationale du travail.
V/ Les outils achats
A - Les logiciels de pilotage
Le logiciel de pilotage le plus en vogue dans les
achats est... Excel! En effet, plus de 60 % des acheteurs recourent
quotidiennement à la célèbre application de Microsoft pour concevoir des
tableaux de bord et autres comptes rendus d'activité (source: enquête Demos / Décision
Achats 2010). Principal avantage: la relative simplicité
d'utilisation d'un tableur. En revanche, une telle solution ne répond pas aux
besoins parfois complexes d'une direction achats, notamment en termes de
saisie, de partage et d'actualisation des informations De même, les ERP et les
logiciels de Business Intelligence permettent d'extraire un certain nombre de
données et d'analyser les dépenses de l'entreprise. Cependant, les informations
restituées, principalement d'ordre comptable, ne sont pas directement
exploitables par les acheteurs et leur interprétation se révèle compliquée.
Pour surmonter ces difficultés, il existe néanmoins des logiciels dédiés à la
fonction achats.
A - 1. Les logiciels de consolidation
des données achats
Qui achète quoi et à quel prix? Les logiciels de
consolidation des données permettent à une direction achats de connaître avec
précision la nature et le montant des dépenses de l'entreprise. Cela paraît
évident pour un néophyte et pourtant, dans les faits, les acheteurs ont souvent
bien du mal à déterminer les volumes d'achats par famille, par structure ou par
zone géographique Autant de données indispensables pour déployer toute
stratégie achats. L'utilisation d'un logiciel de consolidation des données («Spend
Analysis») permet de résoudre ce problème récurrent. En quelques clics,
l'entreprise connaît, à partir des factures fournisseurs, le montant des achats
selon la classification qu'elle aura définie Les données sont consolidées dans
des tableaux qui pourront être ensuite analysés par les acheteurs. Attention,
toutefois, les logiciels de Spend Analysis ne détectent pas les erreurs de
facturation et possèdent une marge d'erreur importante, en particulier dans le
domaine du hors production où les petites factures erronées sont nombreuses.
A - 2. Les logiciels de pilotage achats
Environ 32 % des entreprises déclarent utiliser un
logiciel de pilotage dédié à la fonction achats (source étude Demos
/ Décision Achats 2010). Ces applications permettent de centraliser les
données, de partager les informations et d'analyser les dépenses de
l'entreprise. Ils fournissent toute une batterie d'indicateurs et de
statistiques par famille d'achats ou par collaborateur (nombre d'appels
d'offres, historique des contacts, etc.). Ils permettent ainsi d'analyser la
performance de chaque acheteur (économies générées, respect des plannings,
etc.) et d'apporter des correctifs si nécessaire. Le déploiement d'un logiciel
de pilotage est donc le signe d'une professionnalisation accrue de la fonction
achats dans l'entreprise.
B - L'e-achat
Comme son nom l'indique, l'e-achat revient à utiliser
un certain nombre d'applications et de technologies liées à Internet. Il
recouvre le processus achats en lui-même (e-sourcing) mais également le processus
d'approvisionnement (e-procurement).
B - 1. L'e-sourcing
Les logiciels d'e-sourcing sont composés de plusieurs
modules qui suivent, peu ou prou, toutes les étapes d'un processus achats
traditionnel. Par exemple, un module paramétré par l'entreprise permettra à
tout acheteur de définir son besoin selon une méthodologie prédéfinie par la
direction achats.
On distingue également les modules d'e-RFI (Request
for Information), qui permettent à un acheteur de demander des informations à
leurs fournisseurs, des modules d'e-RFQ (Request for Quotation), autrement dit
des modules d'appel d'offres en ligne.
Mais les applications les plus connues de l'e-sourcing
restent les modules d'enchères en ligne, plus couramment appelées enchères
inversées. D'une efficacité redoutable, ces modules permettent de mettre en
compétition, en direct et dans un temps limité, des fournisseurs. A charge pour
ces derniers de proposer l'offre, basée sur un indice et pas nécessairement sur
un prix, la plus basse.
B - 2. L'e-procurement
Les plateformes d'e-procurement permettent
d'automatiser la gestion des approvisionnements. Toutes les demandes d'achats,
qui émanent des collaborateurs, sont ainsi formalisées via un module dédié. Les
prescripteurs choisissent les produits et les services qu'ils souhaitent
acheter dans les catalogues de l'entreprise. Des systèmes d'autorisation et de
validation peuvent être mis en place, en particulier s'il s'agit de produits ou
de services non référencés par la direction achats. Des logiciels de rapprochement
et de contrôle des factures permettent de prévenir tout problème de paiement.
C - La conduite du changement
Quelle que soit la solution déployée, la conduite du
changement est une étape incontournable pour assurer la réussite de tout
projet, en particulier dans l'univers des achats. Une erreur courante est de
souhaiter implémenter une suite logicielle complète, sans se préoccuper de la
maturité achats de l'entreprise, des connaissances et de l'état d'esprit de ses
acheteurs. La première règle consiste donc à partir de l'existant et des
processus-clés de l'entreprise, et non de l'offre du marché. Il faut toutefois
veiller à fixer des objectifs réalistes car la résistance au changement est
toujours très présente lors de l'adoption d'un nouveau logiciel.
Informatiser ses achats revient à définir une nouvelle
méthodologie, standard et partagée par tous les acheteurs de l'entreprise.
Au-delà de l'aspect purement technologique, les SI achats représentent donc une
véritable révolution d'un point de vue organisationnel et managérial. Pour
réussir un tel projet, il est donc nécessaire d'établir un plan de déploiement
et surtout d'adoption du logiciel achats. Celui-ci doit être progressif. Dans
un premier temps, l'objectif est de faire adopter par le plus grand nombre les
modules de base du SI achats. Dans un deuxième temps, des acheteurs plus
expérimentés et volontaires testent des fonctionnalités plus avancées, par
exemple les enchères inversées si l'entreprise ne les pratiquait pas jusqu'à
alors. Enfin, dans un troisième temps, ce plan peut prévoir l'utilisation de la
plupart des modules du logiciel par l'ensemble des acheteurs.
Le déploiement d'un SI achats est généralement confié
à une équipe projet dont le rôle est d'informer, d'impliquer et de former, au
final, les acheteurs. Sans oublier les fournisseurs, qui seront amenés à
utiliser certaines fonctionnalités. En effet, si les fournisseurs ne sont pas
bien préparés, le déploiement du projet et l'adoption du logiciel ont toutes
les chances de ne pas aboutir. Par ailleurs, l'implication du top management ou
du management intermédiaire est un facteur de succès souvent sous-estimé.
L'implication d'un membre du comité de direction est indéniablement un plus, à
condition que celle-ci soit constante.
Enfin, une bonne communication est la clé de voûte
d'un projet réussi. L'enjeu est ici d'acheter mieux, pas nécessairement moins
cher. Et pourtant, la réduction des coûts est souvent l'unique discours délivré
aux acheteurs. Pour ce faire, il est utile de constituer un tableau de bord
dont les indicateurs (nombre de personnes formées, familles d'achats traitées,
fonctionnalités utilisées, etc.) suivent le déploiement du logiciel et son
adoption par les utilisateurs. Réunions mensuelles, puis trimestrielles, débriefs
après l'utilisation de certaines fonctionnalités, piqûre de rappel lors d'une
formation semestrielle ou annuelle, compte rendu, newsletters, etc. Les moyens
de communication à la disposition des directions achats ne manquent pas. Reste
à trouver ceux qui conviendront le mieux à chaque entreprise.
La fonction achats
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Opportunité de prêt offerte par M. Benjamin qui sauve ma famille du bondage financier {247officedept@gmail.com}
RépondreSupprimerBonjour à tous, je suis Putri Adiratnaa maman célibataire de Jakarta, je voudrais partager ce beau témoignage sur la façon dont j'ai obtenu un prêt de M., Benjamin, lorsque nous avons été chassés de chez nous alors que je ne pouvais plus payer mes factures, après avoir été victime d'une arnaque par diverses entreprises en ligne et avoir refusé un prêt de ma banque et d'une autre coopérative de crédit que j'ai visitée. Mes enfants ont été pris en charge par le foyer d'accueil, j'étais toute seule dans la rue. Le jour où je suis entré honteusement chez un vieux camarade d'école qui m'a présenté Daisy Maureen. Au début, je lui ai dit que je ne suis plus prêt à prendre le moindre risque de demander un prêt en ligne, mais elle m'a assuré que je recevrais mon prêt de leur part. Sur une seconde réflexion, en raison de mon sans-abrisme, j'ai dû passer un essai et demandé le prêt, heureusement pour moi j'ai reçu un prêt de 80 000,00 $ de M. Benjamin. Je suis heureux d'avoir pris le risque et d'avoir demandé le prêt. Mes enfants m'ont été rendus et maintenant je suis propriétaire d'une maison et d'une entreprise. Tous nos remerciements et notre gratitude vont à l'aide de M. Benjamin pour m'avoir donné un sens à la vie alors que j'avais perdu tout espoir. Si vous recherchez actuellement une assistance de prêt, vous pouvez les contacter via: {247officedept@gmail.com WhatsApp + 1-989-394-3740.