Chapitre 2 : La méthode comptable
La
méthode comptable consiste à organiser et exploiter toutes les informations
relatives à l’activité de l’entreprise c’est-à-dire :
-
Enregistrer d’abord les données et
-
Les regrouper par la suite dans les états financiers de synthèse, qui
sont au nombre de 5 :
§
Le bilan
§
Le compte de produits et de charges.
§
Le tableau de financement.
§
L’état des soldes de gestion.
§
L’état des informations complémentaires.
Ils sont établis au moins une fois par an à la fin de
l’exercice comptable dont la durée est de 12 mois et qui peut correspondre ou
non avec l’année civile (de janvier à décembre).
La mise en œuvre de ces tableaux de synthèse (en particulier
le bilan et le C.P.C) pour déterminer le résultat net exige un suivi de
l’évolution de leurs éléments, qui ne peut être réalisé que par l’utilisation
des comptes.
Section 1: Le compte
A - La notion de compte :
Le compte constitue le support fondamental de tout le
système comptable, qui enregistre tous les mouvements de valeurs découlant de
l’activité de l’entreprise.
Toutes les variations relatives au patrimoine ou à
l’exploitation de l’entreprise sont comptabilisées dans des comptes prévus par le
plan comptable général.
Par exemple : le compte « 5141
Banques » : compte du patrimoine représente tous les mouvements de
valeurs de dépôts et de retraits d’argent, et fournit après chaque opération la
valeur disponible.
1) Définition du compte:
Le compte est un tableau qui enregistre
tous les flux réels ou financiers effectués par une entreprise selon des
conventions comptables : débit et crédit.
a-
La partie droite appelée crédit : enregistre les ressources, les moyens de
financement de l’opération (l’origine et le point de départ de l’opération).
b-
La partie gauche appelée débit enregistre les emplois : l’utilisation des
ressources
(destination
de l’opération).
Par cette disposition « débit –
crédit », il n y a jamais de soustraction, mais uniquement des additions
dans la colonne des valeurs du compte.
L’enregistrement d’une opération au
débit ou au crédit d’un compte s’appelle imputation.
2) Présentation d’un compte :
La présentation d’un compte peut être
détaillée ou schématisée.
-
Le numéro et le nom du compte.
-
Une colonne pour les dates correspondant aux diverses opérations
effectuées.
-
Une colonne pour les libellés : nature et références
justificatives des opérations.
-
Deux colonnes (débit et crédit) où sont inscrites les valeurs :
La valeur de départ du compte = valeur initiale s’il y
a lieu
Les entrée et les sorties de valeurs = variations en
plus ou en moins.
La valeur cumulée après chaque opération.
-
Deux colonnes pour les soldes débiteurs ou créditeurs : la valeur
restante après l’enregistrement des variations.
Il existe plusieurs variantes de comptes détaillés,
parmi lesquelles on retient les exemples suivants :
Exemple n°1 : Un compte de bilan (Actif) :
Débit 5141
Banques Crédit
Dates
|
Libellés
|
Mouvements*
|
Soldes
|
||
14/02/2007
15/02/2007
16/02/2007
20/02/2007
|
Valeur
initiale
Encaissement
d’une vente
Règlement
d’une facture
Paiement
du téléphone
|
Débit
|
Crédit
|
Débiteur
|
Créditeur
|
20000
6000
-
-
|
-
-
4000
1000
|
20000
26000
22000
21000
|
-
-
-
-
|
Exemple n°2 : Un compte d’exploitation (Charges) :
Débit 6111
Achats de m/ses Crédit
Total
débit = 30000
Total
crédit avant enregistrement du solde 10000
Solde
= TD –TC = 30000 – 10000 = 20000 est inscrite du côté le plus faible,
dans la colonne des crédits.
b- Présentation schématisée d’un compte :
Le compte peut avoir une présentation
simplifiée sous forme de T (très utilisée
dans les exercices).
3- Le solde d’un compte : situation exacte du compte à la date du
calcul :
Le solde d’un compte est calculé par la
différence entre le total des valeurs
inscrites au débit et celui des valeurs au crédit.
Le solde peut être débiteur ou
créditeur :
·
Il est débiteur, lorsque le total du débit est supérieur au total du
crédit.
·
Il est créditeur, lorsque le total du crédit est supérieur au total du
débit.
Le solde doit être inscrit dans le compte du côté du
montant le plus faible pour
établir l’équilibre.
Le solde est nul lorsque le total du débit est égale
au total du crédit : le compte est
soldé.
Exemple : Le compte « Banques » :
-
Le 4 décembre, le compte « Banques » présente un solde
débiteur de 10 000 dh
(solde à nouveau ou situation initiale du compte).
-
Le 5 décembre, encaissement d’un chèque de 5000 dh sur des ventes au
comptant.
-
Le 6 décembre, règlement par chèque bancaire d’une facture de 11 000
dh.
-
Le 7 décembre, paiement par chèque 800 dh de fournitures de bureau.
Donc, il reste à la banque (en fin de
journée 7/12) un montant net de
3200 dh correspondant à un solde débiteur.
Remarque : la
comptabilité informatisée donne les soldes automatiquement après
chaque opération
B) Les règles de fonctionnement des comptes
Elles concernent les comptes de bilan
d’une part et les comptes de gestion d’autre
part :
1- Les comptes de bilan ou de situation de patrimoine :
Ces comptes appartiennent aux classes
1, 2, 3, 4 et 5 du plan comptable
général marocain. Ils permettent de tenir à jour les postes du bilan.
Les comptes du bilan sont débités pour
les entrées de valeurs et crédits pour
les sorties de valeurs.
Exemple :
acquisition d’un matériel d’équipement à régler dans 18 mois (à crédit) :
-
Le compte crédité : fournisseurs d’immobilisations, il est à
l’origine de l’opération.
-
Le compte débité : matériel … (entrée d’un nouvel élément).
Dans le bilan il y a deux catégories de comptes :
a- Les comptes d’actif,
en principe débiteurs figurent dans la partie gauche du
bilan. Ils augmentent du côté débit et diminuent du côté crédit.
Exemple : le compte
caisse augmente au débit pour les entrées d’espèces (argent) et
diminue au crédit pour les sorties d’espèces (règlements).
b- Les comptes de passif :
Ils augmentent au crédit et diminuent
au débit.
Exemple : le compte
fournisseurs augmente du côté crédit pour les livraisons de bien
ou de services (à crédit) et diminue du côté débit lorsqu’il reçoit les règlements.
2- Les comptes de gestion : produits et charges
Les comptes du C.P.C concernent les
classes 6 et 7 (les comptes d’activité).
a- Les comptes de charges : appartient à la classe 6 et leur solde est débiteur
(comme les comptes d’Actif).
Ils augmentent du côté débit et diminuent
du côté crédit.
Exemple : le compte
achats de marchandises augmente pour les entrées de valeurs et
diminue pour les retours sur achats au fournisseur.
b- Les comptes de produits : sont des comptes de la classe 7
avec des soldes créditeurs. Ils augmentent du côté et diminue du côté débit.
Exemple : Ventes de
produits finis : le compte augmente pour le montant des ventes
et diminue pour celui des retours sur ventes par les clients.
C) La règle d’enregistrement dans les comptes : la partie
double :
Cette règle est essentielle pour tout
enregistrement comptable.
1- Définition de la partie double :
C’est
un principe fondamental qui consiste à enregistrer chaque opération
effectuée par l’entreprise dans deux comptes (au moins) pour la même valeur :
·
L’un débité : représente la destination de l’opération.
·
L’autre crédité : représente l’origine de la même opération du
même montant.
Ainsi, il y a équilibre entre tous les comptes
crédités et tous les comptes débités.
On a
2- Exemple :
-Encaissement
d’un chèque bancaire de 25 000 dh sur le client Amine.
- Achat de marchandises pour 40 000 dh, réglé moitié à crédit et moitié
par chèque
bancaire.
Enregistrement dans les comptes schématiques.
- Ressources :
(R) : l’origine de l’opération.
-
Emplois : (E) : destination de l’opération.
Dans
l’exemple cité, la deuxième opération a mis en relation trois Comptes :
Deux
crédités + Un débité
-
Les deux comptes crédités : banques et fournisseurs représentent la
ressource,
le moyen de financement de l’opération.
-
Le compte débité : montre la contrepartie de l’opération, l’utilisation de
la ressource :
achats de m/ses.
La première opération est plus simple,
elle a impliqué uniquement deux comptes
(l’un débité et l’autre crédité).
Donc, le principe de la partie double
veut que toute opération enregistrée dans un
compte débité doive avoir une contrepartie dans un ou plusieurs compte (s) crédité (s) et inversement pour la même valeur.
D – La balance de contrôle :
1- Définition de la balance :
La balance est un tableau qui regroupe tous les comptes de l’entreprise
avec, pour chacun d’eux le code, le total débit, le total crédit et le solde débiteur ou créditeur.
Ce tableau est normalement établi mensuellement, mais
il n’est pas obligatoire.
2- Le rôle de la balance :
La balance est à la fois un instrument
de contrôle et de gestion.
a- La balance : est
un moyen de gestion. Elle permet aux dirigeants de connaître
l’évolution de la situation de l’entreprise à travers les comptes de bilan (biens, créances et les dettes) et les éléments intervenant dans la formation du résultat au niveau des comptes de gestion.
b- La balance est un outil de contrôle : la balance constitue l’instrument
privilégié du contrôle comptable, elle permet de vérifier :
-
L’application du principe de la partie double : l’exactitude des
enregistrement
à travers l’égalité des sommes débits et crédits.
-
L’exactitude des calculs au niveau de l’égalité des soldes :
Soldes débits = soldes crédits.
Cependant, cet équilibre arithmétique peut masquer
certaines
erreurs n’ayant pas d’incidence sur l’égalité des taux :
-
Les erreurs d’imputation : débiter un compte au lieu d’un autre.
Exemple : pour le règlement d’une facture au comptant par chèque bancaire on débité la caisse à la place de la banque.
-
L’omission d’une opération à la fois au débit et au crédit.
-
Les erreurs qui se compensent : la même erreur est portée au débit
d’un
compte et au crédit d’un autre compte. Exemple : une erreur de 3000 dh est portée au débit du compte achats et au crédit du compte fournisseurs.
3- Les différents types de balances :
Il existe trois variantes :
-
La balance avant inventaire.
-
La balance après inventaire.
-
Et la balance de clôture.
a-
La balance avant inventaire : représente
les comptes de bilan, de charges et
des produits avant les travaux de fin d’année (travaux d’inventaire), c’est-à-dire avant :
-
Les corrections des éléments du bilan : dépréciation subies durant
l’exercice.
-
Les régularisations des charges et des produits (rectifications
nécessaires).
-
Et la mise à jour de la valeur des stocks.
b-
La balance après inventaire :
c’est la reproduction de la balance précédente corrigée,
après écritures d’inventaire. Elle permet d’établir les documents de synthèse.
c-
La balance de clôture : elle ne
regroupe que les comptes de bilan et du résultat net
du fait que les comptes du C.P.C se trouvent soldés après les écritures de virement de résultats dans les comptes.
4- Présentation de la balance :
Trois modèles de présentation de la
balance sont possibles :
·
-Le 1er modèle est conforme à la classification du plan
comptable général,
il commerce avec la classe 1…
·
-Le 2ème modèle commence par les comptes d’actif (la clase2)
suivis par
les comptes de passif et les comptes de gestion.
·
Le 3ème modèle peut avoir la première ou la deuxième forme,
mais avec
en plus des sommes et des soldes les mouvements de l’exercice.
Modèle
n°1 de la balance
Modèle
n°2 de la balance
Le
modèle n°3 avec mouvements des opérations
N.B : T.D = Total débit : S.D = solde débit
T.C = Total crédit : S.C = solde
débit.
Remarque : c’est à
partir de la balance que sont établis les deux principaux
comptes de synthèse :
-Le
Bilan, est dressé avec les soldes des comptes des clases 1, 2, 3, 4 et 5.
·
Les soldes débiteurs des classes 2, 3 et 5 sont inscrits dans les
postes « actif ».
·
Les soldes créditeurs des classes 1, 4 et 5 sont intégrés dans les
postes « passif ».
-Le
compte de produits et charges.
·
Les comptes à solde débiteur sont intégrés dans les postes de
charges : classe 6.
·
Les comptes à solde créditeur sont regroupés dans les postes de
produits : classe 7.
Section II : Le
compte de produits et charges C.P.C :
A- Définition et
fonctions du C.P.C :
1- Définition de
C.P.C :
Le compte de produits et de charges est
un état (de synthèse) qui regroupe
*tous les produits et les charges et les résultats qui en découlent d’une période d’activité (par exemple : l’année 2013).
2- Les fonctions du C.P.C :
a-
Le C.P.C décrit toutes les opérations de gestion ayant participé à la
formation du résultat global
b-
Il décompose le résultat global en résultats intermédiaires
(explique comment on est arrivé à ce résultat global).
Le résultat d’une entreprise signifie
sa performance : c’est-à-dire la variation
de sa richesse induite de ses activités pendant un exercice comptable (de 12 mois).
·
Le résultat est obtenu par comparaison entre les utilités consommées
(charges) et la contrepartie créée (produits).
·
Le résultat déterminé par le C.P.C est le même que celui du bilan
(inscrit dans la classe 1 avec les capitaux propres au passif.
Þ Si le total des produits
> au total des
charges : s’est un bénéfice.
Þ Si le total des charges > au total des produits : s’est une perte.
c-
Le C.P.C constitue un état de synthèse complémentaire du bilan :
-
Le bilan décrit la situation de l’entreprise de façon globale à un
moment donné,
Le C.P.C explique le fonctionnement de l’entreprise et fournit des
informations
concernant sa gestion durant une période d’activité.
B- La structure du C.P.C :
Le C.P.C est un document établi en
listes selon le plan marocain
(où tous les éléments se succèdent) dans lequel les produits et les charges sont classés selon leur nature économique en trois niveaux :
a- Le niveau d’explication :
Ce premier niveau représente les
opérations d’activité normale
d’une entreprise (regroupées dans les rubriques 61 et 71 du plan comptable marocain).
-La
rubrique 61 : charges d’exploitation (C.E) :
-
Achats revendus de marchandises.
-
Achats consommés de matières premières et fournitures.
-
Autres charges externes.
-
Impôts et taxes.
-
Charges de personnel.
-
Autres charges d’exploitation.
-
Dotations d’exploitation.
-La rubrique 71 :
produits d’exploitation PE.
-
Ventes de marchandises.
-
Ventes de biens et services.
-
Variation des stocks de produits.
-
’immobilisation produites par l’entreprise pour elle-même.
-
Subvention d’exploitation (reçues).
La
différence entre le total des deux rubriques détermine le 1er
résultat intermédiaire :
R.E : résultat
d’exploitation ; P.E : produits d’exploitation ; C.E :
charges d’exploitation
b- Le niveau
financier :
Le deuxième niveau du C.P.C se rapporte aux opérations de
financement des rubriques 73 et 63.
-La rubrique 63 :
charges financiers C.F
-
Charges d’intérêts (intérêts sur emprunt par exemple).
-
Pertes de changes (sur les opérations en devises.)
-
Autres charges financières (escompte accordé aux clients par exemple).
Dotation financières.
-La rubrique 73 :
produits financiers P.F
-
Produits des titres de participations et autres titres immobilisés.
-
Gains de change.
-
Intérêts (sur prête) et autres produits financiers.
-
Reprises financières.
Le
deuxième niveau détermine le résultat financier : R.F
Les
résultats du 1er niveau et du 2ème niveau donnent le
résultat courant : R.C
c- Le niveau non courant : exceptionnel
Il concerne les opérations qui ne se
répètent pas régulièrement dans
l’activité d’une entreprise, regroupées dans les rubriques 65 et 75.
-La
rubrique 65 : charges non courantes : C.N.C
-
Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cédées.
-
Subventions accordées (par l’entreprise).
-
Autres charges non courantes (exemple : dommages et intérêts
versés aux tiers).
-
Dotations non courantes.
-La
rubrique 75 : produits non courants : P.N.C
-
Produits de cessions des immobilisations.
-
Subventions d’équilibre (reçues).
-
Reprise sur subvention d’investissement.
-
Autres produits non courants (rentrées sur créances soldées par
exemple)
On
remarque que les trois niveaux cités sont composés de charges et de produits
(ayant chacun une contrepartie).
-Les
charges correspondent à l’ensemble des biens et services consommés par
l’activité d’une entreprise.
Les comptes de charges sont débités du
montant des dépenses engagées
dans des achats ou d’autres frais.
-Les produits représentent la contrepartie des
charges engagées sous forme de revenus de ventes ou autres produits
Les
trois niveaux de charges et de produits sont complétés par un niveau global
relatif aux impôts sur le résultat.
d- Le niveau d’impôts sur le résultat :
N’a pas de contrepartie comme les trois
précédents, car il représente tout simplement les droits de l’Etat sur les bénéfices
d’une entreprise sous forme d’impôts sur les sociétés (pour les SA et SARL) ou
d’impôts sur les revenus (pour la SNC par exemple).
La présentation du C.P.C peut être
résumée de façon générale dans le schéma suivant :
Remarque : Le
montant des charges et des produits d’un exercice n’est pas exactement égal aux
achats (plus autres frais) et aux ventes (plus autres produits) effectués
durant cette période car il arrive par exemple qu’une partie des achats ne soit
pas consommée par l’activité de l’entreprise, mais stockée, d’où la nécessité
d’intégrer la variation des stocks dans le calcul du résultat.
C – La variation des
stocks :
Les stocks ne figurent pas au C.P.C,
mais à l’Actif du bilan (classe 3), en revanche leur variation (en + ou -) est
liée au compte de produits et de charges et a une influence directe sur le
résultat de l’entreprise.
1- Définition de la variation des stocks = DS
La variation des stocks est égale à la
différence entre le stock de début d’exercice appelé stock initial (SI) et le
stock de fin d’exercice appelé stock final (SF).
2- Le rôle de la
variation des stocks :
La fonction principale de cette
variation est de déterminer le montant effectif des charges et des produits, c’est-à-dire
la consommation réelle en biens ou services et la production réelle de
l’entreprise.
3- L’aspect comptable de la variation des stocks :
A la clôture de l’exercice comptable,
les comptes de variation des stocks (des classes 6 et 7) doivent être :
-Débités
du montant du SI (par le crédit des
comptes de stocks de la rubrique 31).
-Et
crédités du montant du SF (par le débit des comptes de stocks
de la rubrique 31).
4- Les différents types de variation de stocks :
Il y a deux types de variation stocks :
-La
première concerne les charges (classe 6).
-La
deuxième est liée aux produits (classe 7).
a- La variation des stocks de la classe 6 :
Pour corriger les charges deux comptes
de variation interviennent :
-Le
compte 6114 : variation des stocks de marchandises
-Le
compte 6124 : variation des stocks de matières et fournitures.
Les deux comptes ne figurent pas au
C.P.C : ils sont intégrés dans les postes concernés 611 et 612 :
Ainsi on a pour :
·
Le poste 611
·
Le poste 612
b- La variation des
stocks de produits : poste 713
Elle permet de déterminer la production de l’exercice.
Le poste 713 doit être indiqué au C.P.C
sous le poste : Ventes de biens et services produits.
La variation des stocks des produits =
SF –SI
Avec le signe : (+) si le stock final > SI (augmentation des stocks)
(-) si le
stock final < SI (diminution des stocks)
En résumé :
1
– Le C.P.C est un document de synthèse de grande importance qui regroupe des
charges et de produits de même nature d’une période d’activité.
2-
Le C.P.C est présenté en liste et décrit tous les postes de gestion (des
classes 6 et 7) ayant contribué à la formation du résultat global.
3-
Le C.P.C calcule le résultat global par différence entre les produits et les
charges en plusieurs étapes successives :
·
RE = PE – CE
·
RF = PF – CF
·
RC = RE + RF
·
RNC = PNC – CNC
·
R. avant impôts = RC + RNC
·
R. net = R. avant impôts – impôts sur les résultats.
4-
Dans le calcul du résultat d’exploitation il faut tenir compte de la variation
des stocks de début de période et de fin de période (en + ou en -).
·
La variation des stocks / charges ne figure pas au C.P.C
·
La variation des stocks / produits figure C.P.C (avec les produits
d’exploitation) après le poste « ventes de biens et services produits.
·
Les postes de stocks ne figurent pas au C.P.C mais au bilan (dans la
classe 3).
Section 3 : Le bilan
Le bilan est le document le plus
important des états financiers d’une entreprise.
A- La notion de bilan :
1- Définition du bilan :
C’est un état de synthèse établi à la
fin de chaque exercice pour décrire la situation patrimoniale d’une entreprise.
-Du point de vue juridique le bilan représente
l’ensemble des biens et des dettes.
-Du
point de vue économique et financier le bilan est un document qui recense les
ressources de l’entreprise en fin d’exercice d’une part et les affectations ou
emplois donnés à ces ressources d’autre part.
2- Caractéristiques du bilan :
- Le
bilan est un document comptable obligatoire.
-
Il établi à partir des soldes des comptes de situation, regroupés dans les
postes des classes 1, 2, 3, 4 et 5.
-
Le bilan fournit des informations relatives à l’exercice qui s’achève
permettant de porter un jugement sur la situation de l’entreprise et sur
l’évaluation de l’activité de l’entreprise d’une année à l’autre ou par rapport
à d’autres entreprises de même domaine.
-
Le bilan contribue également à l’appréciation du niveau des objectifs
atteints : résultat
-
Le bilan doit toujours être équilibré et présenter l’égalité :
Total actif = total passif
Total des emplois = total des ressources
B- La structure du bilan : présentation
Structure simplifiée de bilan :
Cette égalité reflète l’application du
principe de la partie double : Emplois = ressources
Le bilan des entreprises est présenté sous forme d’un
tableau composé de deux parties : l’actif s’inscrit dans la colonne de
gauche et le passif dans la colonne de droite. Chaque partie est structurée
en sous-ensembles homogènes appelés masses subdivisées en rubriques et en
postes respectivement codifiés par un, deux ou trois chiffres appartenant aux
classes 1, 2, 3, 4 et 5 du plan comptable général.
Structure
en masses Bilan
Structure
en rubriques Bilan
1- Le Passif :
Le passif décrit les ressources de
l’entreprise, c’est-à-dire l’origine et le montant des moyennes de financement
de ses activités.
Les éléments du passif sont classés
selon leur nature juridique, parmi lesquels on trouve les ressources propres et
les ressources empruntées, les ressources durables et les ressources
provisoires.
Le passif est composé de trois classes
principales (masses) 1, 4 et 5 :
a-
les ressources durables : classe 1 : représentent le
financement permanent et concernent :
-
Les capitaux propres :
ressources propres apportées par l’exploitant ou les associés fondateurs de
l’entreprise, plus les ressources créées par ses activités appelées résultat
(le résultat est obtenu par le C.P.C). le résultat peut être :
.Un
bénéfice : inscrit sous le poste 116 report à nouveau dans
la rubrique 11 des capitaux propres avec le signe (+) correspondant à un
enrichissement de l’entreprise (emplois sont supérieurs aux ressources).
.Ou
une perte : mauvaise utilisation
des ressources (emplois < ressources). La perte figure au même emplacement
que le bénéfice, mais avec le signe (-).
-
Les dettes de financement :
ressources empruntées aux tiers pour assurer le financement des biens durables,
elles doivent être remboursées dans un délai > 1an (exemple: emprunt bancaire).
b-
Le passif circulant hors trésorerie : représente les postes de la
classe 4 relatifs aux dettes d’exploitation (exemple : dettes fournisseur
résultant d’achats à crédit) dont le délai de remboursement est inférieur à un
an : ce sont donc des ressources provisoires.
c-
La trésorerie – Passif : Concerne les postes de la classe 5 (à solde
créditeur) liés aux crédits accordés par les banques à l’entreprise à très
courte échéance (exemple : crédit d’escompte < 3 mois)
Tous les postes du passif sont
créditeurs.
2- L’Actif :
Représente la contrepartie des
ressources, leur emploi en biens, matériels, et moyens moyens nécessaires au
fonctionnement des activités de l’entreprise (exemple : matériel de
bureau, matériel de transport, matériel informatique, titres, stocks, créances
etc…)
Les éléments d’Actif sont classés selon
leur destination économique dans les trois masses ou classes suivantes (2, 4 et
5) :
a- L’Actif immobilisé :
représenté par la classe 2 comprend tous les éléments durables (acycliques) :
-
Les immobilisations en non – valeurs : appelées « actif fictif » du fait qu’elles
ne représentent pas des biens mais des dépenses (frais) à étaler sur plusieurs
exercices, au maximum 5 ans, (exemple : les frais préliminaires relatifs à
la constitution de l’entreprise).
-
Les immobilisations incorporelles : ce sont des éléments immatériels, c’est-à-dire des
droits sous forme de brevets d’invention, de fonds commercial ou de recherches
et développement.
-
Les immobilisations corporelles : sont formées de biens matériels durables tels que les
constructions, le matériel industriel, le matériel de transport, le matériel de
bureau, le matériel informatique, le mobilier, etc. …
Les immobiliers financières : concernent les créances de l’entreprise à encaisser dans un délai
supérieur à une année.
Exemple : les prêts
au personnel ou aux associés.
Les titres de participation
Les dépôts et cautionnements versés.
b- L’Actif circulant hors trésorerie : il est composé d’éléments cycliques : qui se
renouvellent en fonction de l’activité d’exploitation de l’entreprise tels
que :
·
Les stocks de marchandises, de matières ou de produits finis.
·
Les créances sur les clients, correspondant à la contrepartie des
ventes à crédit.
·
Les titres et valeurs de placements : composés d’actions, de bons
de Trésor ou autres dans le but de réaliser des gains à court terme (ils ont un
but spéculatif).
c- La trésorerie – Actif : représentée par la classe 5 qui regroupe les disponibilités de
l’entreprise sous forme de dépôts à la banque et aux chèques postaux ou
d’espèces (argent liquide) à la caisse.
Tous les postes d’Actif sont en
principe débiteurs.
N.B :
la liste n’est pas exhaustive, pour
avoir plus de détail consulter le plan comptable général (classes 1 à 5).
C) Les variations du bilan :
Le Bilan établi à une date déterminée
peut connaître des modifications après chaque opération effectuée par
l’entreprise.
Ces modifications ne sont pas
enregistrées directement au bilan mais dans les comptes concernés. Ainsi pour
dresser le nouveau bilan on doit :
-Reprendre
les sommes du premier bilan dans les comptes schématiques correspondants.
-
Enregistrer les nouvelles opérations dans ces comptes et en créer d’autres en
cas de besoin.
-
Reporter les soldes de fin de période de l’ensemble des comptes dans les postes
du bilan : les soldes des classes 2, 3 et 5 à l’actif et les soldes des
classes 1, 4 et 5 au Passif.
Remarque :
Concernant le bilan en général certains comptes du bilan peuvent être débiteurs
ou créditeurs tels que :
·
Les comptes de créances (ex : clients) et de dettes (fournisseurs)
en cas d’avances et acomptes.
·
Le compte banque : présente un solde créditeur pour le montant des
avances reçues à très court terme.
En résumé :
1-
Le bilan est le document final de la comptabilité générale.
Le bilan est une photographie de la situation de l’entreprise au dernier
jour de l’exercice comptable.
1-
Le bilan représente l’ensemble des biens et des dettes de l’entreprise
dans un tableau divisé en deux parties.
·
La partie droite correspond au Passif : dettes internes et dettes
externes : les ressources nécessaires au financement des activités de
l’entreprise.
·
La partie gauche indique l’Actif : ce que possède l’entreprise,
financé par les ressources apportées.
·
Le bilan doit être équilibré : tout ce qui est apporté est employé
dans les activités de l’entreprise donc :
·
Toutes les variations des postes du bilan doivent être enregistrées
dans les comptes concernés (à 4 chiffres ou plus).
Section IV : Documents complémentaires au bilan
Il s’agit des trois documents
suivants :
-
L’Etat des soldes de gestion.
-
Le tableau de financement.
-
L’Etat des informations complémentaires : E.T.I.C.
I- Etat des soldes de gestion (E.S.G) :
C’est un tableau complémentaire du
système normal qui retrace le calcul en cascade des soldes intermédiaires de
gestion. Il est obligatoire pour les entreprises soumises au régime normal et
dont le chiffre d’affaires > 7.500.000 dh.
II Tableau de financement :
Le T.F est un tableau d’emplois et
ressources, très utile pour les analyses financiers qui cherchent à connaître
l’évolution des éléments de la situation patrimoniale de l’entreprise en
comparant des bilans de deux exercices successifs.
III- L’état des informations complémentaires E.T.I.C :
C’est le dernier tableau (du système
normal) complémentaire des quatre états de synthèse déjà examinés : bilan,
CPC, ESG et T,F
Il permet de fournir des explications
utiles pour une meilleure lecture des données présentées dans les autres états.
·
Le 1er état concerne les principes et méthodes comptables.
·
Le 2ème état se rapporte aux informations complémentaires au
bilan et au CPC (ex : tableau des immobilisations, tableau des créances,
tableau des dettes … détail des postes du CPC etc…)
Le 3ème état : autres informations
complémentaires
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Chapitre 2 : La méthode comptable
Reviewed by IstaOfppt
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