Chapitre 3: Les méthodes de gestion de projets
I- Introduction :
Gérer un projet, cela signifie traditionnellement
ordonner, ordonnancer les différentes tâches qui vont permettre de mener à bien
le projet.
Cette idée fait habituellement référence à des projets
unitaires à lancement répétitif.
Mais, depuis quelque temps, avec l’apparition de
l’ingénieur simultanée, les idées évoluent. On gère aujourd’hui la
conception-fabrication d’une automobile ou d’une gamme de caméscopes comme un
projet. Une équipe-projet, comprenant des hommes du commercial, du bureau
d’études, des méthodes, de la fabrication, de la gestion de production et de la
qualité, est constituée dès le départ du projet et va suivre celui-ci jusqu’à
son aboutissement.
Pour organiser et gérer les différentes phases d’un
projet traditionnel ou non, il est nécessaire d’utiliser des méthodes, et les
méthodes Gantt et PERT, que nous allons développer dans ce chapitre, reviennent
au goût du jour !
1. Fonctions de la gestion de projet :
Dans la gestion de projet, on peut distinguer trois
fonctions principales :
·
Planification ;
·
Exécution ;
·
Contrôle.
Pour assurer correctement la réalisation de ces
fonctions, il est nécessaire de :
1-
définir de manière très précise le projet ;
2-
définir ensuite un responsable du projet ;
3-
analyser le projet par grands groupes d’opérations à réaliser pour
avoir une idée relativement précise de son étendue et de toutes ses
ramifications ;
4-
détailler les différents groupes d’opérations et préciser leur
enchaînement et leur durée ;
5-
rechercher les coûts correspondants, ce qui peut remettre en cause
certains éléments du projet qu’on va être amené à modifier ;
6-
effectuer des contrôles périodiques pour vérifier que le système ne
dérive pas et prendre les mesures qui s’imposent.
2- But de la gestion de projet :
Pour chaque projet, il va s’agir de
déterminer le programme optimal d’utilisation des moyens de
conception-fabrication permettant de satisfaire au mieux les besoins des
clients.
On va donc essayer de faire en sorte que les moyens
humains et matériels soient utilisés de la meilleure façon possible tout en
essayant de respecter autant que faire se peut les délais.
Pour établir ce programme, il faudra par ailleurs
tenir compte d’un certain nombre d’éléments auxquels l’entreprise est soumise
dans le cadre de sa politique en matière de production comme :
·
la minimisation de tous les types de stocks ;
·
la minimisation des coûts ;
·
la diminution des délais de fabrication ;
·
la qualité des produits ;
·
le plein emploi des ressources…
Certains éléments sont contradictoires ; il
faudra savoir arbitrer et prendre les bonnes décisions.
II- La méthode Gantt
C’est une méthode fort ancienne et pourtant encore
très répandue mais sous des formes et sur des applications résolument modernes.
Elle consiste à déterminer la meilleure manière de
positionner les différentes tâches d’un projet à exécuter, sur une période
déterminée, en fonction :
·
des durées de chacune des tâches ;
·
des contraintes d’antériorité existant entre les différentes
tâches ;
·
des délais à respecter ;
·
des capacités de traitement.
1- Présentation de la technique Gantt :
Comme nous l’avons détaillé
précédemment, il faut commencer par :
·
se fixer le projet à réaliser ;
·
définir les différentes opérations à réaliser ;
·
définir les durées de chacune des opérations ;
·
définir les liens entre ces opérations.
Exemple :
Supposons qu’on cherche à
ordonnancer la réalisation des 5 tâches d’un projet ayant les caractéristiques
décrites ci-après.
Tâches
à réaliser
Tâche A :
durée 3 jours
Tâche B : durée 6 jours
Tâche C : durée 4 jours
Tâche D : durée 7 jours
Tâche E : durée 5 jours
Liens entre les opérations
Pour respecter la suite logique des opérations,
il est nécessaire de réaliser :
·
b et d après a ;
·
c après b ;
·
e après d.
le diagramme de
GANTT se présente sous la forme d’un tableau quadrillé où chaque colonne
correspond à une unité de temps et chaque ligne à une opération à réaliser.
On définit
une barre horizontale pour chaque tâche, la longueur de celle-ci correspondant
à la durée de la tâche. La situation de la barre sur le graphique est fonction
des liens entre les différentes tâches.
La
figure illustre le diagramme de Gantt.
Figue : Présentation du Gantt sur exemple :
1-1- Critère de représentation classique du Gantt :
On commence le plus tôt possible les
tâches qui ne sont précédées d’aucune autre.
|
On parle alors de jalonnement au plus tôt. Cette
situation conduit à créer des stocks et ne correspond donc pas à un système
juste-à-temps.
1-2- Modes de gestion des priorités dans un Gantt :
Pour définir les liens existant entre
les différentes tâches d’un projet, on dispose de plusieurs possibilités :
·
priorité
à la fabrication du produit ayant la date de livraison la plus rapprochée, pour
respecter au mieux les délais.
·
Première commande confirmée, première commande exécutée, pour ne pas
mettre en fabrication des produits qui ne seront jamais vendus. Mais cette solution
a un inconvénient majeur : elle conduit à créer des stocks et à ne pas
répondre à la demande en fonction du délai.
·
Priorité à l’opération dont la durée est la plus courte. Cette
proposition peut sembler un peu surprenante. Elle est utilisée quand l’entreprise
a de nombreuses urgences à gérer et à faire passer avant certaines opérations
programmées. Le fait de faire passer en premier les opérations de plus courte
durée lui permet d’intercaler entre celles-ci des opérations urgences sans
couper la dernière opération réalisée et ainsi d’économiser des changements de
série.
·
Priorité à la tâche ayant la plus petite marge.
Marge = temps restant jusqu’à la livraison-temps total
d’achèvement du projet.
Cette
situation permet de tenir compte à la fois du délai de livraison et du temps de
fabrication.
·
Priorité à la tâche ayant le ratio critique le plus faible.
Ratio critique
= temps restant jusqu’à la livraison/somme des temps des opérations
restant à effectuer.
Cette
situation prend elle aussi en compte à la fois le délai de livraison et le
temps de fabrication.
1-3- Flottement, jalonnement et chevauchement :
Le diagramme de Gantt permet de visualiser
l’évolution d’un projet, et de déterminer la durée globale de sa réalisation.
On peut mettre en évidence les flottements
existant sur certaines tâches. Un flottement correspond au temps de retard
qu’on peut prendre sur une tâche particulière sans pour autant augmenter la
durée globale de réalisation du projet. Ce sont des éléments de flexibilité qui
permettent à l’entreprise de perdre un peu de temps sans que cela ne prête à
conséquence (figure 1).
Comme nous l’avons vu
précédemment, le diagramme de Gantt classique consiste à représenter les
opérations en les faisant démarrer le plus tôt possible, ce qu’on appelle un
jalonnement au plus tôt.
Avec
les préoccupations juste-à-temps, on a aujourd’hui plutôt tendance à faire commencer
les opérations le plus tard possible de manière à respecter « juste à
temps » les impératifs fixés par le client, et on procède alors à un
jalonnement au plus tard.
On peut également, pour raccourcir
les délais, utiliser la technique du chevauchement qui consiste à faire
démarrer une opération alors que la précédente n’est pas terminée, ou à
effectuer des opérations en parallèle, pour diminuer le temps global de réalisation
du projet.
Illustrons ces différentes techniques
par un exemple.
Exemple 1 :
La société G. Duval a, parmi ses
différentes activités, une activité de conception-fabrication de scooter des
neiges. Pour répondre aux évolutions du marché, elle vient de concevoir un
nouveau modèle de scooter qu’elle compte mettre en vente au cours du prochain
hiver. Avant de lancer en fabrication le nouveau modèle, elle se propose de
réaliser un prototype. La fabrication de celui-ci nécessite les opérations
mentionnées sur la figure suivante.
Figure : Les opérations nécessaires à la
fabrication du scooter
Suite à une réflexion au sein du bureau des méthodes,
on a pu définir la durée approximative de ces différentes opérations. On a
ainsi pu établir le tableau des antériorités de la figure précédente :
Figure : Tableau des antériorités, exemple du
scooter
Description des tâches
|
Tâches antérieures
|
Durée
|
A – Découpage des éléments
de châssis
|
/
|
2 jours
|
B – Assemblage du moteur
|
/
|
1 jour
|
C – Montage châssis,
moteur, cabine
|
E, B, H
|
1 jour
|
D – Pose-brise guidon,
manette…
|
C
|
2 jours
|
E – Perçage, soudage
châssis
|
A
|
1 jour
|
F – Vérification du
fonctionnement
|
E, B, H
|
2 jours
|
G – essai du scooter
|
D, F
|
1 jour
|
H – Préparation cabine et
accessoires
|
/
|
3 jours
|
La fabrication du prototype ne peut
commencer que le 3 octobre pour des raisons de disponibilité des matières et
des composants nécessaires à sa réalisation.
Si on effectue un jalonnement au plus
tôt, c’est-à-dire à partir du 3 octobre, pour réaliser le nouveau scooter, on
obtient le Gantt de la figure suivante :
Figure : Gantt de l’exemple scooter,
jalonnement au plus tôt
Pour faire un jalonnement au plus
tard :
·
on commence par positionner le plus tard possible la ou les tâches qui
n’ont pas de successeurs, dans notre exemple, G ;
·
on positionne le plus tard possible la ou les tâches qui ont pour
successeurs celles qu’on vient de représenter, dans notre exemple, D et
F ;
et ainsi
de suite jusqu’aux tâches qui n’ont pas d’antérieures. Dans notre exemple, à la
suite de D et F, on représentera les tâches qui les ont pour successeurs, soit
C, puis on représentera E, B et H, et enfin A.
au niveau graphique, cela se représente comme indiqué
sur la figure suivante :
Figure : Gantt de l’exemple scooter,
jalonnement au plus tard
On peut remarquer qu’en jalonnant au
plus tard, on a repoussé le commencement des tâches le plus tard
possible ; on n’a plus de flottement, et donc plus de flexibilité, ce qui
impose un système de production fiable, sinon on ne pourra jamais respecter les
engagements.
2-2-
Utilisation industrielle du Gantt :
Dans les entreprises, le Gantt se traduit
graphiquement :
·
Soit par un planning mural sue lequel on positionne des barres
cartonnées ou plastiques de couleurs et de longueurs différentes qui
représentent les opérations à réaliser.
·
Soit par un logiciel informatique qui simule un Gantt à l’écran.
Dans ce cas
de figure, les concepteurs de logiciels ont intégré de puissants algorithmes de
positionnement des tâches permettant une assistance efficace au gestionnaire de
production.
Dans une
situation comme dans l’autre, le Gant n’est pas un planning figé mais au
contraire un planning dynamique qui doit faire apparaître en temps réel les
modifications d’opérations en dates et durées liées aux impératifs de
replanification et reprogrammation.
Le Gantt
n’est pas utilisé seulement pour gérer des projets de type unitaires. On le
trouve très souvent dans les entreprises, utilisé dans les ateliers comme outil
de planning d’ordonnancement-lancement de la production quotidienne.
2-3- Conclusion :
L’intérêt principal du Gant réside dans
sa simplicité de construction, de présentation et de compréhension. C’est un
outil qui met visuellement en évidence la solution simple d’un problème. Il
permet de prendre en considération les contraintes modernes du juste-à-temps
par le chevauchement et le jalonnement au plus tard.
Tous ces éléments expliquent
l’utilisation encore très actuelle du Gantt.
Par ailleurs, on peut constater que de
nombreux et récents logiciels de types APS (Advanced Planning and Scheduling)
intègrent les principes des diagrammes Gantt. Toutefois, son utilisation
devient difficile quand le nombre de tâches ou de postes devient très
important.
3- La méthode PERT
3-1- Généralités :
PERT est l’acronyme de Program and
Evaluation Review Technique, « Technique d’élaboration et de contrôle
des projets » pourrait-on traduire en français.
La méthode PERT date de 1958 et vient
des Etats-Unis où elle a été développée sous l’impulsion de la marine
américaine. Celle-ci a en effet créé à cette époque-là une force de frappe
nucléaire dont faisait partie un programme de missiles à longue portée POLARIS
qui représentait :
·
250 fournisseurs ;
·
9 000 sous-traitants ;
·
7 ans de réalisation prévue.
L’utilisation du PERT a permis de ramener la durée
globale de réalisation du projet de 7 à 4 ans. Cette méthode s’est ensuite
étendue à l’industrie américaine puis à l’industrie européenne.
La méthode PERT est synonyme de gestion de projet
importants et à long terme.
3-2- Présentation de la méthode PERT :
La méthode PERT s’attache surtout à
mettre en évidence les liaisons qui existent entre les différentes tâches d’un
projet et à définir le chemin dit « critique », constitué de
l’ensemble des opérations critiques, c’est-à-dire des opérations sur lesquelles
on ne peut pas prendre de retard sans modifier la durée de réalisation du
projet.
Comme pour le Gantt, sa réalisation
nécessite tout d’abord de définir :
·
le projet à réaliser ;
·
les différentes opérations et les responsables de ces opérations ;
·
les durées correspondantes ;
·
les liens entre ces différentes opérations.
3-2-1- La méthode de construction du PERT :
Le graphe PERT est composé d’étapes et
d’opérations.
·
On représente les étapes par des cercles.
·
On représente les opérations ou les tâches à effectuer par des flèches.
La longueur des flèches n’a pas de signification (il ‘y a pas de
proportionnalité par rapport au temps).
Pour
présenter la méthode, choisissons un exemple tout à fait élémentaire qui ne
serait jamais traité dans la réalité par la méthode PERT.
Supposons
que nous souhaitions prendre une photographie avec un appareil à débrayage.
Opérations
à réaliser
Code
|
Désignation
|
Durée(s)
|
A
|
sortir l’appareil de son étui
|
15
|
B
|
viser l’objet à photographier
|
20
|
C
|
régler la vitesse
|
12
|
D
|
régler l’ouverture du diaphragme
|
7
|
E
|
appuyer sur le déclencheur
|
1
|
Liens
entre les opérations :
Ces
opérations s’enchaînent les unes à la suite des autres de A jusqu’à E.
Le PERT
correspondant est représenté sur la figure suivante :
3-2-2- Précisions concernant la représentation graphique :
·
Un PERT possède un seul sommet de début, un seul sommet de fin.
·
On ne peut représenter une opération que par une seule flèche.
·
Deux tâches A et B qui se succèdent immédiatement se représentent par
des flèches qui se suivent.
Figure : Tâches successives
·
Deux tâches simultanées (c’est-à-dire qui commencent en même temps)
sont représentées comme indiqué sur la figure suivante.
Figure : Tâches convergentes
·
Deux tâches A et B convergentes (c’est-à-dire qui précèdent une même
étape C) sont représentées comme indiqué sur la figure suivante.
Figure : Tâches convergentes
Pour les
besoins de la représentation, on est parfois obligé de créer des tâches
fictives X de durée nulle. Ainsi, le graphe PERT de la figure suivante signifie
que :
·
A et B sont simultanées.
·
C et D sont convergentes.
·
A précède C.
·
B précède D.
Figure : Exemple comportant des tâches simultanées
et convergentes
Supposons que
nous ajoutons la condition supplémentaire A précède D.
Il faut alors créer une
tâche fictive X, de durée nulle, dont l’objectif est de modéliser cette condition
d’antériorité nouvelle. On aura alors la représentation de la figure suivante.
Figure : Exemple comportant des tâches fictive
3-2-3- Les étapes de la
construction du PERT :
Nous allons traiter un exemple concret et sa réalisation
phase par phase à l’aide de la méthode PERT.
Prenons l’exemple que nous avons traité avec la méthode
Gantt et qui consistait à réaliser un prototype de scooter des neiges dont les
opérations à réaliser comportaient les caractéristiques indiquées sur la figure
suivante.
Figure : Tableau des antériorités, exemple du
scooter
Description des tâches
|
Tâches antérieures
|
Durée
|
A – Découpage des éléments
de châssis
|
/
|
2 jours
|
B – Assemblage du moteur
|
/
|
1 jour
|
C – Montage châssis,
moteur, cabine
|
E, B, H
|
1 jour
|
D – Pose-brise guidon,
manette…
|
C
|
2 jours
|
E – Perçage, soudage
châssis
|
A
|
1 jour
|
F – Vérification du
fonctionnement
|
E, B, H
|
2 jours
|
G – essai du scooter
|
D, F
|
1 jour
|
H – Préparation cabine et
accessoires
|
/
|
3 jours
|
Première étape :
Pour construire le graphe, il faut tout
d’abord déterminer la manière de positionner les différentes opérations.
Plusieurs méthodes permettent d’apporter une solution à ce problème. Nous
parlerons ici de la méthode des niveaux qui se développe à partir du tableau
des antériorités :
On définit le niveau 1 comme étant
l’ensemble des tâches n’ayant pas de taches antérieures.
On barre dans le tableau des
antériorités les tâches qui n’ont plus d’antériorités et on obtient le niveau
suivant, et ainsi de suite…
Les
niveaux ainsi définis nous donnent la position des sommes de début des tâches
correspondantes.
En appliquant cette démarche à notre
exemple, nous obtenons les tâches de niveau 1 : A, B et H. barrons-les
dans le tableau des antériorités pour définir les tâches de niveau 2 (figure
suivante).
Figure : Antériorités, méthode des niveaux,
première étape
Description des tâches
|
Tâches antérieures
|
Durée
|
A – Découpage des éléments de châssis
|
/
|
2 jours
|
B – Assemblage du moteur
|
/
|
1 jour
|
C – Montage châssis, moteur, cabine
|
E,
|
1 jour
|
D – Pose-brise guidon, manette…
|
C
|
2 jours
|
E – Perçage, soudage châssis
|
A
|
1 jour
|
F – Vérification du fonctionnement
|
E,
|
2 jours
|
G – essai du
scooter
|
D, F
|
1 jour
|
H – Préparation cabine et accessoires
|
/
|
3 jours
|
La seule tâche n’en ayant pas
d’antérieure est E ; elle est de niveau 2.
Poursuivons en barrant la tâche E
(figure suivante).
Figure : Antériorités, méthode des niveaux,
seuxième étape
Description des tâches
|
Tâches antérieures
|
Durée
|
A – Découpage des éléments de châssis
|
/
|
2 jours
|
B – Assemblage du moteur
|
/
|
1 jour
|
C – Montage châssis, moteur, cabine
|
|
1 jour
|
D – Pose-brise guidon, manette…
|
C
|
2 jours
|
E – Perçage, soudage châssis
|
A
|
1 jour
|
F – Vérification du fonctionnement
|
|
2 jours
|
G – essai du
scooter
|
D, F
|
1 jour
|
H – Préparation cabine et accessoires
|
/
|
3 jours
|
On définit ainsi deux tâches de niveau
3 : C et F.
Poursuivons en les barrant
dans le tableau des antériorités (figure suivante)
Figure : Antériorités, méthode des niveaux,
troisième étape
Description des tâches
|
Tâches antérieures
|
Durée
|
A – Découpage des éléments
de châssis
|
/
|
2 jours
|
B – Assemblage du moteur
|
/
|
1 jour
|
C – Montage châssis,
moteur, cabine
|
|
1 jour
|
D – Pose-brise guidon,
manette…
|
|
2 jours
|
E – Perçage, soudage
châssis
|
A
|
1 jour
|
F – Vérification du
fonctionnement
|
|
2 jours
|
G – essai du scooter
|
D, F
|
1 jour
|
H – Préparation cabine et
accessoires
|
/
|
3 jours
|
On définit ainsi D comme tâche de
niveau 4 et il reste de façon évidente G comme tâche de niveau 5.
On peut donc effectuer la
représentation graphique du PERT (figure suivante).
Figure : Exemple du scooter première étape
Deuxième étape :
Elle consiste à numéroter les sommes. La numérotation se
fait de gauche à droite dans la partie gauche des sommes (figure suivante).
Figure : Exemple du scooter première étape
Troisième étape :
On va chercher à déterminer les dates
au plus tôt d’exécution des tâches.
On travaille de gauche à droite en additionnant
les durées des tâches les unes aux autres, en prenant la plus grande valeur aux
intersections.
Un effet, on ne peut pas démarrer une
tâche tant que toutes les précédentes ne sont pas terminées. On positionne les
dates au plus tôt dans la partie supérieure droite des sommes (figure
suivante).
Figure : Exemple du scooter, calcul des dates
au plus tôt
Quatrième étape :
On va chercher à déterminer les dates
au plus tard d’exécution des tâches.
On travaille de droite à gauche en
soustrayant les durées des tâches les unes aux autres, à partir de la date
finale, et en prenant la plus petite valeur aux intersections. On positionne
les dates au plus tard dans la partie inférieure droite de sommes (figure
suivante).
Figure : Exemple du scooter, calcul des dates
au plus tard
Cinquième étape :
On peut déterminer pour chaque tâche
son flottement.
(Flottement de la tâche i = date au
plus tard de réalisation de la tâche i – date au plus tôt de réalisation de la
tâche i.)
Exemple flottement sur B = 3 – 1 = 2 jours.
Cela signifie qu’on peut se permettre de
prendre 2 jours de retard sur la réalisation de la tâche B sans que cela ne
modifie la durée globale de réalisation du projet.
Sixième étape :
Il s’agit de la mise en évidence du
chemin critique. Il passe par les tâches dites critiques (sans flottement), qui
sont celles pour lesquelles la date de réalisation au plus tôt est égale à la
date de réalisation au plus tard.
Ce sont des tâches pour lesquelles un
retard éventuel de réalisation entraînement une augmentation équivalente de la
durée globale du projet.
On a dans notre exemple deux chemins
critiques qui sont : A, E, C, D, G et , par ailleurs, H, C, D, G.
Figure : mise
en évidence des chemins critiques
|
La notion de réseau PERT correspond à
la notion de gestion de projet, comme nous l’avons déjà précisé. Quand le réseau
d’ensemble de celui-ci devient trop complexe, on peut le diviser :
Soit en un ensemble de sections qui seront organisées
de manière indépendante ;
Soit en un ensemble de niveaux hiérarchiques qui
seront eux aussi gérées indépendamment les uns des autres.
3-3-1- Les réseaux à sections multiples :
On divise le projet en différentes
sections organisées de manière indépendante, ci qui permet :
Au groupe de travail d’une section d’analyser et de
modifier son propre réseau, indépendamment des autres ;
de connaître les responsables d’une avance ou d’un
retard éventuel et d’engager leur responsabilité.
Des événements de liaison permettent de coordonner les
sections.
3-3-2- Les réseaux à niveaux multiples :
On décompose le réseau global en un
ensemble de réseaux selon différents niveaux hiérarchiques.
Un réseau de niveau inférieur est une
extension d’une activité unique de niveau supérieur. Cette activité correspond
en général à une activité qui est supposée importante ou génératrice de
problèmes éventuels et qui nécessite d’être suivie avec beaucoup d’attention.
On peut
effectuer des opérations de contrôle au niveau de l’exécution des différents
réseaux, en évaluant à intervalles de temps réguliers le travail déjà effectué
et celui qui reste à effectuer.
Les
prévisions d’avance ou de retard peuvent ainsi être répercutées d’un réseau à
l’autre par le canal des événements de liaison.
3-4- Le PERT-coût ou PERT-cost :
On peut reprocher au réseau PERT
d’avoir pour seul objectif de minimiser la durée d’un projet, mais de ne
permettre en aucun cas de déterminer le coût correspondant à la réalisation du
projet.
Le système PERT-cost ou PERT-coût
permet de pallier cette insuffisance.
Il consiste en l’adjonction de
procédures d’analyse des coûts au PERT traditionnel.
On recherche les coûts correspondant à
un ensemble de tâches homogènes :
·
coût de la main-d’œuvre ;
·
coûts directs liés au travail ;
·
coûts indirects liés au travail.
Le coût
global du projet se calcule en faisant la somme des différents coûts de tous
les groupes de tâches intermédiaires.
Le
niveau de ce coût global du projet ne remet en général pas en cause
l’ordonnancement établi. Pourtant, on peut considérer qu’un coût minimal puisse
être un objectif du réseau PERT.
Signalons
ici pour mémoire que la méthode CPM, pour Critical Path Method
(« méthode du chemin critique »), est fondée sur la relation
durée-coût et a pour objectif, à partir d’une solution acceptable en termes de
durée et de coût, de parvenir à une réduction maximale de la durée, pour une
augmentation minimale du coût.
Cette
analyse parallèle en termes de coût est essentielle surtout dans le cas d’un
projet de grande envergure et de longue durée. Il peut en effet être
catastrophique pour une entreprise de découvrir à la fin de la réalisation du
projet que celui-ci a un coût dépassant largement le prix accepté et signé par
le client quelques mois auparavant.
On parle
aujourd’hui beaucoup de la notion de respect des délais. Mais ce dernier ne
doit pas être tenu à n’importe quel prix !
Conclusion :
Nous avons décrit dans ce chapitre les
deux méthodes d’aide à la gestion par projet : planning Gantt et graphes
PERT. Le PERT est une technique de gestion des projets utilisée en général pour
des projets importants en taille, coût et durée, alors que le Gantt est
davantage utilisé pour des projets de moindre importance et même de gestion
quotidienne de l’atelier.
Toutes deux sont des outils de
visualisation. Le Pert a un avantage
par rapport au Gantt : il met clairement en évidence les liens existant
entre les différentes opérations. Cependant, contrairement au Gantt, un PERT
réalisé manuellement rencontre rapidement des problèmes de conception en raison
de sa complexité de construction.
Ces deux méthodes pourtant
déjà anciennes sont toujours d’actualité grâce à leur intégration dans la
plupart des logiciels de gestion de production et de gestion par projet.
L’intégration d’algorithmes sophistiqués, laquelle serait ingérable à la main,
rend les versions informatisées de ces méthodes d’une redoutable efficacité.
Chapitre 3: Les méthodes de gestion de projets
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