L'entreprise et son environnement TP ,

La crise du taylorisme est souvent décrite en termes de rejet socioculturel du travail répétitif et ennuyeux, un rejet qui se manifeste par l’absentéisme, la rotation rapide du personnel ou turn over (c'est-à-dire la difficulté de stabiliser les individus sur leurs postes de travail), le sabotage, la mauvaise qualité des produits, la « flânerie ». cette crise du travail est réelle, et elle a un effet important sur la productivité en affectant l’intensité du travail (le nombre d’heures par jour de travail effectif, pauses et temps morts déduits) et, dans une moindre mesure son efficacité. (…) De fait le taylorisme est entré en crise de manière plus globale et plus profonde que cette interprétation socio-psychologique ne pourrait en rendre compte. de manière très schématique, dans la mise en œuvre combinée d’hommes et de machines pour produire, le taylorisme a fondamentalement joué pendant trente ans d’un seul facteur pour améliorer l’efficacité du travail (et non son intensité). D’un côté, « le degré zéro de la qualité du travail humain ». de l’autre, des machines de plus en plus perfectionnées où se condense l’essentiel du progrès technologique.
En effet, la taylorisme s’est volontairement interdit, dès le départ, d’intégrer les avances techniques au processus de production sous la forme principale du travail humain plus qualité : plus qualifié au niveau individuel (par le caractère évolué des tâches confiées aux ouvriers) et au niveau collectif (par la maîtrise qu’une équipe de production bien soudée et efficacement organisée peut avoir de son travail et de son produit). (…) Il faut désormais jouer sur un autre clavier que le seul investissement matériel : celui de la qualité du travail. Celle-ci passe par la formation des salariés, l’organisation du collectif de travail, la mobilisation des réserves de savoir pratique du personnel, la conception d’équipement et d’ateliers ergonomiquement mieux adaptés. Un tel effort fonde une substitution inverse du mouvement classique : le travail peut économiser le capital (…) La gestion moderne vise donc à forger, ou bureau et dans l’atelier, une nouvelle culture. La fonction idéologique de l’entreprise dans la société s’en trouve fortement renforcée : la production doit légiférer sur l’ensemble des rapports sociaux dans l’entreprise doit légiférer sur l’ensemble des rapports sociaux dans l’entreprise et en dehors d’elle, et au-delà, sur les rapports internationaux. »
 Philippe Messine, Liberté, égalité, modernité, La Découverte, 1986.

Travail à faire :
1-     Par quoi se manifeste la crise du taylorisme ?
2-     Que signifie la phrase soulignée ?
3-     Comment le taylorisme aurait-il pu intégrer les avancées techniques au processus de production ?

       4-qu’entend l’auteur du document par « qualité » du travail ?
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