L'entreprise et son environnement TP
Sous l'influence
taylorienne de la production à la chaîne, il avait toujours été admis qu’une
organisation permettant de livrer le client à la demande supposait, pour une
entreprise d’une certaine taille, des coûts de mise en œuvre prohibitifs
(réglage des outils, approvisionnement en matières premières, montée en
cadence…). Ainsi, un constructeur automobile ne pouvait se permettre de
réaliser une seule voiture de couleur pour passer ensuite à une voiture de
couleur verte, etc. par
définition, un industriel ne pouvait pas travailler comme un artisan. (…)
Dans une organisation
industrielle classique, les objectifs du directeur de la production et ceux du
directeur financier sont souvent contradictoires. Celui-ci cherche à réduire au
maximum le niveau des stocks qui pèsent sur la trésorerie de l’entreprise,
celui-là préfère lancer des séries économiques qui optimisent le coût unitaire
de fabrication, mais qui conduisent bien évidemment à alourdir les stocks. Dès
que l’entreprise se situe sur un marché de moyenne ou de grands série, tel que
la mécanique, l’électronique ou l’agro-alimentaire, in compromis doit être
trouvé entre le coût de lancement d’une série de production et le coût de
stockage des matières premières, des produits semi-finis et finis.
Ce compromis s’est
traduit par le type d’organisation du travail que connaît un atelier classique
de l’industrie européenne ou nord-américaine. Cette organisation repose sur le
concept de « campagne économique de production » qui permet à un
atelier de ne lancer un lot de production qu’au-delà d’une quantité minimale.
A partir de là, le
système traditionnel de pilotage de la production obéit au schéma
suivant : on part de la prévision de la demande du produit à partir des
paramètres techniques (cycle de fabrication, moyens humains et matériels
disponibles…), on lance vers l’amant des ordres de fabrication et
d’approvisionnement. Les services « amont »
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s’organisent alors pour tenir le
planning demandé et, afin de ne courir aucun risque de rupture de stock,
anticipent les lancements et transmettent immédiatement leur production aux
services « aval ». (…)
Ce système traditionnel
qui s’appelle MRP (Material Requirement Planning) est en fait un pilotage par
l’amont. Le passe amont « se débarrasse » des encours qu’il a traités
sans se soucier de l’usage – immédiat ou différé – qu’ils peuvent avoir pour la
suite du processus. Le risque de dérapage du niveau des stoks (et donc des
frais financiers) est évident.
Science et Vie économie, n° 32
Travail à faire :
1-
Précisez la nature du « conflit » opposant le directeur de la
production et le directeur financier. Pourquoi le compromis retenu a-t-il
été le mode de production en flux poussés ?
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