Chapitre 2 : La gestion des stocks

L’opération d’achat aboutit à l’entrée en magasin d’un produit dont le stockage constitue :
- une simple attente de la revente dans le commerce ;
- un prélude à une transformation ou à une série d’usinages successifs dans l’industrie.

         Un magasin comprend :
- essentiellement : des marchandises, des matières premières, des produits en cours de fabrication, des produits finis ;
- accessoirement : des matières consommables, des emballages, de l’outillage, des pièces de rechange, des fournitures diverses.

Section 1 : Principes généraux
Il s’agit d’abord de définir les différentes composantes d’un stock. Chronologiquement, la gestion des stocks commence par le rangement des objets entrés en magasin. Il faut ensuite étudier successivement la connaissance des stocks, leur renouvellement et leur rotation.

I- Définitions :
         Le stock est constitué par l’ensemble des marchandises ou matières stationnant en transit dans l’entreprise dans l’attente de leur utilisation.
Le stock joue le rôle de réservoir régulateur entre :
- un flux d’approvisionnement dont l’entreprise dirige en principe le rythme ;
- un flux d’écoulement dont le débit dépend pour une large part des facteurs externes.

         Le stock représente une anticipation sur les besoins à venir et doit servir à éviter toute attente aux utilisateurs dans l’entreprise même et en dehors d’elle, tout retard dû aux délais de livraison des fournisseurs et aux irrégularités possibles de la production.
A cet effet, on peut distinguer dans tout stock :
- un élément actif, évoluant entre un stock maximum et un stock minimum dont il s’agit de définir les limites de variation ;
- un élément inactif, improductif constituant un stock de sécurité dont la seule raison d’être est d’empêcher la rupture de stock.
         Les oscillations du stock et sa cadence de renouvellement permettent d’établir le stock moyen.

II- Le rangement des objets en stock :
         Il s’agit de :
- désigner correctement chaque article : c’est le problème de la nomenclature ;
- choisir l’endroit le plus approprié pour le stockage : c’est le problème de la localisation physique des articles ;
- prévoir la manutention et le transport des articles.

1-    La nomenclature des articles :
Le rangement des articles s’opère d’après une nomenclature préétablie comportant des subdivisions idéologiques.

a) La désignation correcte de chaque article évite toute confusion :
- aucun article déterminé ne doit avoir plusieurs dénominations différentes ;
- aucune dénomination ne doit être commune à plusieurs articles. Si la désignation doit être concise, elle ne sacrifie néanmoins pas la précision ;

         Elle mentionne, selon les cas :
·        Le nom,
·        La matière constituante,
·        Les dimensions, la forme ou le poids,
·        Les références de catalogue,
·        L’unité de comptage.

b) Les articles répertoriés sont divisés :
- soit par matière d’origine ;
- soit par affinité de destination ;
- soit par lieu de stockage.

         Dans beaucoup de cas on opère une codification qui simplifie le système de classement décimal et peut rendre service par suite de ses possibilités illimitées d’extension et de son aptitude à l’exploitation mécanographique. Souvent on se sert aussi d’une combinaison alpha-numérique.
c) Lorsqu’on entreprend dans un magasin un travail de codification, on a une excellente occasion de procéder à une normalisation, à l’élimination d’articles inutiles et à la compression des stocks. Cette recherche doit d’ailleurs se poursuivre à tout moment et ne pas se borner à atteindre un résultat épisodique.

2- La location physique des articles :
         Après leur passage à l’aire de réception où ils subissent les contrôles d’usage, les articles rejoignent leur emplacement de stockage.
         L’implantation et l’équipement d’un magasin doivent se conformer à plusieurs nécessités :
- la facilité d’accès pour les livraisons des fournisseurs ;
- la proximité des services utilisateurs ;
- l’existence de vastes surfaces de stockage et d’allées de circulation commodes ;
- l’utilisation de toute la place disponible.

         A partir d’un certain degré d’importance, un éclatement des points d’entreposage s’avère judicieux.
         Les critères de la localisation physique ne coïncident pas forcément avec les divisions idéologiques, par exemple :
- la diversité de l’encombrement des articles peut perturber la succession logique des articles ;
- les articles pesants sont de préférence logés à même le sol ou sur des rayonnages bas ;
- les articles appelés à une distribution fréquente de la part du magasinier sont placés à sa proximité immédiate, pour diminuer les frais de manutention.

3- Les manutentions :
         Les magasins doivent contenir des équipements :
- en moyens de transport : plateaux roulants, bacs à roulettes, chariots transporteurs, convoyeurs mécaniques ;
- en moyens de levage : crics, palans, ponts roulants.
         Dans certaines entreprises, notamment de vente par correspondance, l’amenée des articles vers les aires de stockage et leur extraction sont commandées électroniquement.
         Ailleurs aussi, la tendance à la mécanisation est nette : des quantités de plus en plus grandes d’articles sont logées sur un support en bois, en matière plastique ou en métal appelé palette et permettant une manutention rapide et automatique.

III- La connaissance des stocks :

1- La doctrine :
         En gros, deux conceptions s’opposent :
- la permanence de l’inventaire, visant à connaître à tout instant la consistance matérielle du stock, sa décomposition et sa valeur. Ce but peut être atteint soit par une organisation ad hoc 
 de la comptabilité générale, soit par la mise en œuvre d’une comptabilité matières autonome. Le mécanisme risque d’en être lourd ; pour cette raison, certaines organisations renoncent à la valorisation permanente des stocks et se bornent à en suivre l’évolution quantitative ;
- l’intermittence de l’inventaire, comportant le renonciation à la connaissance permanente su stock, dans l’idée d’alléger l’organisation administrative et les frais qu’elle entraîne.

2- L’inventaire des stocks :
         Le code de commerce oblige les commerçants à procéder tous les ans à un inventaire des éléments actifs et passifs. L’inventaire des stocks constitue la partie en général la plus considérable de ce travail. Son organisation soulève plusieurs problèmes :

a) Le choix du moment :
         Généralement l’inventaire se situe à la fin de l’exercice. Pour diminuer l’ampleur des travaux d’inventaire, il apparaît judicieux de choisir un exercice comptable annuel dont la fin concorde avec une période de stocks peu élevés. Il reste que l’inventaire conçu entraîne une accumulation de travaux pouvant sérieusement gêner la marche d’une affaire et aussi parfois une rapidité d’exécution préjudiciable à l’exactitude de l’opération.

         Or la précision est de rigueur :
- un inventaire surévalué conduit à un bénéfice fictif imposé et distribué par prélèvement sur la substance vive de l’entreprise ;
- un inventaire incomplet ou sous-évalué risque d’être interprété comme une fraude fiscale.

         Pour cette raison, certaines entreprises ont recours au système de l’inventaire tournant, qui consiste en une vérification par tranches, étalée sur toute l’année, ou sur plusieurs semaines. Si le plan de ces contrôles  est tenu secret, cette méthode permet une surveillance rigoureuse des existants. Ceci suppose un inventaire comptable permanent, au moins en quantités.

b) La préparation de l’inventaire :
         Elle permet de remédier  partiellement aux inconvénients d’une opération unique de fin d’année.
         Elle comprend :
- le rangement soigneux des articles en stock ;
- le quadrillage des aires de stockage et leur subdivision en unités et sous-multiples, de façon à n’oublier aucun emplacement ;
- la préparation de feuilles de brouillon d’inventaire, établies par unités de dénombrement et pouvant éventuellement indiquer les prix unitaires.

         Cette façon de procéder permet, le moment venu, de se consacrer entièrement à l’inventaire proprement dit, c’est-à-dire à compter, mesurer, peser. Les opérations de valorisation (multiplication des prix unitaires par les quantités) peuvent être effectuées ultérieurement sans aucune gêne pour la marche des affaires.
c) La valorisation des articles :
         Les prescriptions fiscales prévoient la valorisation du stock au prix de revient, ou au cours du jour s’il est inférieur au prix de revient.

         Là où les fiches sont tenues en valeur, les ajustements à opérer en fin d’année sont exceptionnels. Les méthodes de valorisation dans le cas d’un inventaire permanent sont étudiées ci-dessous à propos de la tenue des documents de stockage.

         Là où les fiches de stock ne sont tenues que quantitativement, ou sont inexistantes, la valorisation nécessite des recherches sur les facteurs de fournisseurs. En raison du caractère fastidieux de ce travail, certains magasins partent du prix d’étiquette ou de catalogue de l’article, donc du prix de vente, pour le ramener au prix d’achat par déduction d’une démarque forfaitaire, globale ou différenciée par rayon, selon la marge bénéficiaire moyenne pratiquée.

IV- Le renouvellement des stocks :

1- Détermination de la quantité ou de la périodicité économiques :
         Notons dès à présent que pour une entreprise travaillant uniquement sur commande, le problème de la détermination de la quantité ou de la périodicité économiques ne se posent guère, à moins que les matières premières ne nécessitent des achats saisonniers. Pour les autres industries et les entreprises commerciales, la variation des charges en fonction du nombre des commandes passées au cours d’une période annuelle conduit à un calcul :
- soit de détermination de la périodicité des commandes de réapprovisionnements, si le flux des ventes présente un certain degré de régularité, les quantités découlant alors de la périodicité choisie,
- soit de détermination de la quantité de chaque article à passer à propos d’une commande, la périodicité variant au gré de la fluctuation des ventes.

2- Variation des charges en fonction du nombre des commandes :
         Ces charges peuvent être groupées dans deux séries de coûts présentant des caractéristiques et des tendances de variation très divergentes :

- Les coûts de possession de stock sont variables ou semi-variables. Ils comprennent,
·        l’intérêt du capital engagé dans les stocks ;
·        le loyer des locaux ;
·        les assurances ;
·        les frais d’inventaire ;
·        les pertes sur stocks.

- Les frais de passation de commande, en principe invariables pour chaque commande comprennent :
·        les études et les déplacements des acheteurs ;
·        l’établissement et transmission des documents administratifs et commerciaux (appels d’offre, commande) ;
·        les opérations de réception et de contrôle ;
·        la comptabilisation des achats et le coût administratif de leur règlement financier.
A prix d’achat égal par ailleurs, pour des sorties régulières, il est possible de trouver mathématiquement le nombre de commandes annuel qui rend minimum le coût total du stock. Dans la pratique la cadence de sortie est variable et l’on doit choisir entre deux procédés :
- commande de quantités variables à dates fixes selon la périodicité économique, ce qui permet de mieux répartir dans le temps le travail du service des achats ;
- commande d’une quantité fixe correspondant à la consommation normale de la période économique (c’est le lot économique) lorsque le stock minimum est atteint.

3- Calcul des quantités à réapprovisionner :
         Si l’on part d’une période d’approvisionnement donnée, il convient de déterminer les quantités à passer lors de chaque réapprovisionnement.
         Il existe des formules mathématiques de réapprovisionnement.

Exemple – D’après Lebas : La gestion des stocks.

p = période d’approvisionnement correspondant au nombre optimum de commandes.
d = délai de livraison.
a = aléas de livraison.
P + d + a représente le temps total recouvert par l’opération d’approvisionnement. Ils sont exprimés dans la même unité (mois, semaine).
k = la moyenne des sorties par période.
         Le produit (p + d + a) k exprime la quantité totale nécessaire.
        
         Il convient de déduire de la commande à passer :
M = la quantité en magasin ;
C = la quantité en commande.

         Nous arrivons ainsi à la formule :

Quantité à commander q = (p + d + a) k – (M + C)

Remarque : - Dans les branches saisonnières, les entreprises s’assurent leur approvisionnement longtemps à l’avance, par l’intermédiaire de retenues globales, suivies d’appels échelonnés déclenchant les livraisons.
De toute façon, une surveillance attentive des variations du stock de chaque article s’impose. Il convient de définir pour chaque article un stock minimum qui doit figurer sur la fiche de stock.

         Pour fixer cette quantité, deux éléments entrent en considération :
- la consommation moyenne pendant une unité de temps, par exemple le mois ;
- le délai de réapprovisionnement.
         Le stock minimum théorique est égal au produit de ces deux facteurs.

Exemple :
         Sorties moyennes mensuelles : 200.
         Délai de réapprovisionnement (= délai de livraison des fournisseurs) : 3 mois.
         Stock minimum : 600

         Ce calcul ne tient compte ni des fluctuations du rythme des sorties, ni des aléas de livraison.

         Il importe par conséquent de le majorer par l’application d’une marge de sécurité, dont la fixation relève de l’observation attentive du déroulement des flux d’alimentation et d’écoulement.

         Le stock minimum n’est pas fixé ne varietur. Au contraire, il fait l’objet d’un contrôle permanent, et le cas échéant, il est modifié.

         Dans les entreprises industrielles travaillant sur commande et exécutant des ordres s’échelonnant sur une période assez longue, la seule surveillance du stock minimum pour chaque article peut s’avérer insuffisante. En effet, dès l’arrivée d’une commande, les services de préparation du travail opèrent sur le stock les réservations nécessaires à son exécution. Ainsi toute rupture d’approvisionnement est exclue. Il faut pour cela réserver sur la fiche de stock un espace de ventilation du stock total. On y inscrit le détail des réservations, avec référence de la commande correspondante. La différence entre le stock total et l’ensemble des réservations donne le stock disponible, libre de toute affectation.

5- Remarque :
         Le choix de la quantité résulte toujours d’un compromis difficile :
-         entre des paramètres incitant au gonflement des quantités :
·        la possibilité d’obtenir des prix avantageux,
·        la réduction des frais de transport et des coûts administratifs,
·        la couverture des besoins pour une longue période,
·        la prévision d’une hausse des prix ;
De toute façon, une surveillance attentive des variations du stock de chaque article s’impose. Il convient de définir pour chaque article un stock minimum qui doit figurer sur la fiche de stock.

         Pour fixer cette quantité, deux éléments entrent en considération :
- la consommation moyenne pendant une unité de temps, par exemple le mois ;
- le délai de réapprovisionnement.
         Le stock minimum théorique est égal au produit de ces deux facteurs.

Exemple :
         Sorties moyennes mensuelles : 200.
         Délai de réapprovisionnement (= délai de livraison des fournisseurs) : 3 mois.
         Stock minimum : 600

         Ce calcul ne tient compte ni des fluctuations du rythme des sorties, ni des aléas de livraison.

         Il importe par conséquent de le majorer par l’application d’une marge de sécurité, dont la fixation relève de l’observation attentive du déroulement des flux d’alimentation et d’écoulement.

         Le stock minimum n’est pas fixé ne varietur. Au contraire, il fait l’objet d’un contrôle permanent, et le cas échéant, il est modifié.

         Dans les entreprises industrielles travaillant sur commande et exécutant des ordres s’échelonnant sur une période assez longue, la seule surveillance du stock minimum pour chaque article peut s’avérer insuffisante. En effet, dès l’arrivée d’une commande, les services de préparation du travail opèrent sur le stock les réservations nécessaires à son exécution. Ainsi toute rupture d’approvisionnement est exclue. Il faut pour cela réserver sur la fiche de stock un espace de ventilation du stock total. On y inscrit le détail des réservations, avec référence de la commande correspondante. La différence entre le stock total et l’ensemble des réservations donne le stock disponible, libre de toute affectation.

5- Remarque :
         Le choix de la quantité résulte toujours d’un compromis difficile :
-         entre des paramètres incitant au gonflement des quantités :
·        la possibilité d’obtenir des prix avantageux,
·        la réduction des frais de transport et des coûts administratifs,
·        la couverture des besoins pour une longue période,
·        la prévision d’une hausse des prix ;
De toute façon, une surveillance attentive des variations du stock de chaque article s’impose. Il convient de définir pour chaque article un stock minimum qui doit figurer sur la fiche de stock.

         Pour fixer cette quantité, deux éléments entrent en considération :
- la consommation moyenne pendant une unité de temps, par exemple le mois ;
- le délai de réapprovisionnement.
         Le stock minimum théorique est égal au produit de ces deux facteurs.

Exemple :
         Sorties moyennes mensuelles : 200.
         Délai de réapprovisionnement (= délai de livraison des fournisseurs) : 3 mois.
         Stock minimum : 600

         Ce calcul ne tient compte ni des fluctuations du rythme des sorties, ni des aléas de livraison.

         Il importe par conséquent de le majorer par l’application d’une marge de sécurité, dont la fixation relève de l’observation attentive du déroulement des flux d’alimentation et d’écoulement.

         Le stock minimum n’est pas fixé ne varietur. Au contraire, il fait l’objet d’un contrôle permanent, et le cas échéant, il est modifié.

         Dans les entreprises industrielles travaillant sur commande et exécutant des ordres s’échelonnant sur une période assez longue, la seule surveillance du stock minimum pour chaque article peut s’avérer insuffisante. En effet, dès l’arrivée d’une commande, les services de préparation du travail opèrent sur le stock les réservations nécessaires à son exécution. Ainsi toute rupture d’approvisionnement est exclue. Il faut pour cela réserver sur la fiche de stock un espace de ventilation du stock total. On y inscrit le détail des réservations, avec référence de la commande correspondante. La différence entre le stock total et l’ensemble des réservations donne le stock disponible, libre de toute affectation.

5- Remarque :
         Le choix de la quantité résulte toujours d’un compromis difficile :
-         entre des paramètres incitant au gonflement des quantités :
·        la possibilité d’obtenir des prix avantageux,
·        la réduction des frais de transport et des coûts administratifs,
·        la couverture des besoins pour une longue période,
·        la prévision d’une hausse des prix ;
ou plus précisément s’obtenir en divisant par 12 la somme des valeurs du stock à la fin de chaque mois de l’année. Quelquefois on se sert du stock initial de l’année comme d’une treizième valeur.
         Ces renseignements sont certes utiles, mais leur intérêt augmente :
- si on peut obtenir des taux différenciés par article ou groupes d’articles ;
- si on dispose d’éléments de comparaison avec les taux de rotation obtenus par des entreprises similaires.
         La méthode dite ABC, expliquée par Rambaux, consiste à calculer la part de chaque article dans l’ensemble des stocks et à opérer un classement par ordre décroissant de pondération. On aboutit souvent à la conclusion que 10 % des articles constituent jusqu’à 75 % de la valeur du stock et forment la catégorie A. par contre des articles de faible valeur peuvent représenter en nombre les deux tiers (catégorie C). la catégorie B est intermédiaire.
         Cette analyse permet de concentrer la surveillance sur les articles véritablement importants, d’éliminer progressivement les articles qui ne tournent pas, de constituer un lot économique et d’améliorer la vitesse de rotation.

Section 2 : Documents :

I- La fiche de réapprovisionnement :
Les opérations de réapprovisionnement périodique peuvent être facilitées par l’existence d’un jeu de fiches (une par article) qui comporteront :
- des indications permanentes ou semi-permanentes ;
- des indications liées à la date où le réapprovisionnement doit avoir lieu.

II- Documents d’entrée :
         Nous avons déjà vu au chapitre précédent :
- le bulletin de livraison du fournisseur, et les contrôles qu’il permet ;
- le bon de réception éventuellement établi par le magasinier.

III – Documents de stockage :

1- Types de documents :
         La présence en stock d’un article détermine peut déclencher la création de plusieurs documents :

a) Le dossier de l’article généralement tenu par le service des achats, il réunit toutes les informations techniques, commerciales et statistiques qui concernent ce produit.

b) La carte de casier : cette pièces se trouve à proximité immédiate de l’article dont elle enregistre les mouvements. Elle est tenue par le magasinier et doit permettre à tout instant le contrôle de la concordance entre le solde théorique et le solde réel.
c) La fiche de stock : elle est gérée par un responsable de la comptabilité des stocks. Elle enregistre en quantités, et parfois en valeurs, toutes les variations du stock pour un article déterminé. Elle constitue un moyen de contrôle de la carte de casier tenue par le magasinier, là où celle-ci est mise en place.
         Les types d’organisation du contrôle des stocks accusent une extrême variété : ils vont de l’absence totale des documents énumérés jusqu’à leur cumul.

2- Organisation matérielle :
         Une surveillance efficace des stocks repose sur la connaissance, pour chaque article :
- de la position actuelle du stock ;
- du stock minimum, ou point de commande, qui déclenche un réapprovisionnement ;
-du stock maximum, qu’il est inutile de dépasser.

         Ces renseignements indispensables, complétés à volonté par d’autres données concernant la valeur des articles ou la reconstitution du stock, peuvent être logés :
- sur des fiches de type très divers équipées en moyens de signalisation (voir chapitre 15) ;
·        fiche verticale ordinaire ou à décalage latéral,
·        fiche horizontal à marge visible ;
- sur des plannings fournissant une vue synoptique ;
- sur des cartes perforées qui établissement en un temps minimum des listes sélectionnant les articles à réapprovisionner ;
- dans des mémoires ordinateurs, qui indiquent instantanément, sur simple appel, le stock d’un article déterminé ou un inventaire quantitatif complet.

3- Le problème de la valorisation des stocks :
         La valorisation des entrées en stock ne présente en général aucune difficulté.
         Il en va autrement des sorties.

         Raisonnons sur un exemple élémentaires :
                   1-2. Entrée de 10 articles A à …………….. 100
                   3-2. Entrée de 15 articles A à …………….. 120
                   5-2. Sortie de 20 articles A.
         Quelle valeur attribuer à cette sortie ? Plusieurs procédés sont concevables :

a) Le procédé de l’épuisement des stocks :
- Premier entré, premier sorti (« fifo = first in, first out »).
         Il consiste à prendre en considération, pour la valorisation des sorties, les prix des entrées les plus anciennes.

Reprenons l’exemple ci-dessus :
                   10 articles à 100 ………………………..  1 000
                   10 articles à 120 ………………………..  1 200
                   Total de la sortie ………………………..  2 200
- Dernier entré, premier sorti (« lifo = last in, first out »).
         Il préconise la mise en œuvre des prix d’entrée les plus récents, en les compétant s’il le faut en remontant dans le temps.

         Nous obtenons dans l’exemple ci-dessus :
                   15 articles à 120 …………………………  1 800
                     5 articles à 100 …………………………     500
                                                                                         2 300
         Les deux procédés présentent l’inconvénient d’aboutir à des évaluations de stock ou de sorties s’écartant des valeurs actuelles en cas de variation des prix.

b) Le prix de revient moyen pondéré :
         Le prix est reconsidéré à chaque entrée. Ainsi, dans notre exemple : l’entrée du 3-2 permet d’obtenir le prix moyen suivant :
( 10 x 100 ) + ( 15 x 120 )
                                                                = 112.
25
         La sortie du 5-2 sera donc valorisée à 112 l’unité.

c) Les prix forfaitaires ou standards :
         Ils sont déterminés par référence aux prix les plus récents et infléchis par des études prévisionnelles. Cette méthode permet d’éviter des calculs longs et aléatoires, et aussi des retards dans la connaissance des prix de revient par suite de transmission tardive des factures de fournisseurs. Insérée dans une gestion prévisionnelle, elle sert à faire apparaître les écarts.

IV- Documents de sortie :
         L’écoulement des produits stockés peut s’effectuer :

a) Vers une consommation intérieure :
         le document créé s’appelle bon de sortie, ou bon de matière, ou bon d’enlèvement. Il sert à plusieurs fins :
- l’approvisionnement, en temps utile, de tous les postes utilisateurs ;
- la justification du magasinier ;
- la surveillance des stocks ;
- l’imputation du coût des matières au prix de revient des objets fabriqués.

         La distribution s’effectue sous les formes les plus diverses :
- le débit continu au guichet du magasin, procédé risquant de tourner à l’anarchie ;
- le service à heurs fixes, souvent impossible à cause de sa rigidité ;
- la livraison « à domicile » auprès des postes de travail ;
- la formule du « libre service » dans des secteurs limités.
b)      Vers une expédition à l’extérieur :
         Dans ce cas, il est établi un bulletin de livraison. L’expédition doit être soigneusement organisée :
- pour réduire les manutentions ;
- pour permettre un contrôle rigoureux.

         Aucune sortie ne doit s’effectuer sans document. A noter que certaines entreprises transcrivent tous les mouvements, entrées et sorties, dans un registre souvent appelé : Livre de magasin. Dans la plupart des cas, l’opportunité d’un tel travail paraît discutable.
         Il est vrai qu’à l’heure actuelle les moyens mécanographiques permettent d’obtenir facilement et moyennant un coût faible des états périodiques de sortie.

Section 3 : Organisation réelle :
         A titre d’exemple, nous donnons ci-dessous des éléments d’une solution apportée à la gestion des stocks par une manufacture de chaussures travaillant exclusivement sur commande.

I- Codification des articles :

1- Nécessité de cette codification :
- Elle permet un rangement judicieux des articles et un groupement adapté à leur destination, donc une réduction des frais de manutention ;
- Elle est exigée par les contraintes mécanographiques.

2- Principe de cette codification :
         On utilise six chiffres :
- le premier désignant la catégorie ;
- le deuxième désignant la nature de la matière ;
- les troisième et quatrième désignant le fournisseur ;
- les deux derniers désignant les spécifications techniques (coloris, tailles ou pointures, ou dimensions).

3- Extrait du code :
         Liste des catégories :
0.     Matières diverses non classées.
1.     Matières à dessus.
2.     Matières à dessous.
3.     Fournitures tiges.
4.     Fournitures pieds.
5.     Produits chimiques et de finissage.
0.     Emballages.
1.     Outillage.
2.     Pièces détachées.
3.     Fournitures de frais généraux.

Détail de la classe 1 :
11.Peausseries à dessus.
12.Textiles à dessus.
13.Autres dessus, etc.

II – Les magasins :
1- Le magasin de matières premières est le plus important
2- Divers magasins de produits semi-finis s’intercalent entre les ateliers
3- L’existence d’un magasin de produits se justifie par :
- des nécessités de groupages de transports ;
- des nécessités de fabrication pouvant conduire à produire dans un ordre différent des délais de livraison exigés par les clients.

III – Les documents :

1- La fiche de réception :



                                 Reception magasin
date                                                                  exepediteur



Matière
Quantité
Unité
Code
























































































3- Une bandelette :
         Elle est établie par le Service des Achats pour chaque ligne de facture-fournisseur. Elle comprend tous les renseignements, en partie codifiés, touchant cette ligne. Ce document va :
- à la comptabilité pour l’établissement du journal des achats ;
- à la mécanographie pour la création d’une carte perforée et la tenue de l’inventaire permanent. Ul revient au service des achats où il sera archivé avec la facture correspondante.
4- La carte perforée :
         Elle est obtenue d’après la bandelette.
         La combinaison des cartes entrées et des cartes sorties permet chaque mois l’établissement de l’inventaire des matières en stock.
         Les sorties sont valorisées au prix d’achat réel d’après la facture la plus récente. La liste d’inventaire, établie en quantités et en valeurs, est rapprochée des quantités figurant sur les cartes de stocks et des quantités effectivement en stock.

Section 4 : Gestion des stocks :
        
I- Différents niveaux dans le montant du stock :
Il est indispensable de distinguer au moins :
- le stock maximum,
- le stock minimum,
- le stock moyen.

1- Le stock maximum :
         C’est le niveau qu’il faut éviter de dépasser pour l’une ou pour plusieurs des raisons suivantes :
- aires de stockage insuffisantes,
- risques de mévente,
- coût global trop élevé.

2- Le stock minimum :
         C’est le niveau au-dessous duquel le stock ne doit jamais descendre afin d’éviter les ruptures. Ce niveau est fonction :
- de la consommation prévue,
- du délai de réapprovisionnement.
Dans le graphique ci-dessous nous avons présenté les variations du niveau des stocks en fonction du temps. Si la consommation, supposée régulière, est telle que, entre les époques t0 et t1le stock passe du niveau N0au niveau N1 = 0, la courbe représentative des variations du stock en fonction du temps est une droite qui forme avec l’axe des abscisses un angle a.

         De la sorte, si le délai d’approvisionnement est d, nous pouvons écrite :
Stock minimum = d x tg a.
 
 



Le stock minimum apparaît donc comme étant le stock plancher correspondant à la consommation normale pendant le délai de réapprovisionnement.

3- Le stock moyen :
         Dans le cas très simplifié où (fig. ci-dessous) :
Le stock moyen a pour valeur la moyenne arithmétique entre la valeur du stock maximum et celle du stock minimum.

II- Détermination de la quantité optimum à commander :

1- Position du problème :
         Les responsables des stocks doivent faire en sorte :
- que n’apparaissent jamais de ruptures de stock ; pour éviter cet écueil, ils sont tentes de gérer des stocks importants ;
- que ces stocks ne coûtent pas trop cher : pour éviter cet autre écueil, ils sont tentés de gérer des stocks réduits. Ils sont donc conduits à fixer, comme nous l’avons vu, deux niveaux extrêmes, un niveau maximum et un niveau minimum. Mais ils doivent également déterminer quelle est la quantité, idéale économiquement, qu’il convient de commander afin que le coût total de l’approvisionnement soit minimum.

2- Les données du problème :
         Supposons que la consommation, estimée régulière, relative à q unités de temps soit de C articles.
         Le coût d’un approvisionnement déterminé comprend :
·        Le coût du lancement, sensiblement fixe par commande parce que dépendant du volume commandé, désigné par elle (lancement d’une commande) ;
·        Le coût du stockage, comprenant des frais divers, d’assurance, de conservation, d’entretien et d’intérêt du capital investi, pouvant être considérés comme étant proportionnels et aux quantités stockées et au temps de stockage. Ils sont désignés par fsat (frais de stockage par article et par unité de temps).
Quelle est la quantité c d’articles à commander pour que, sur l’ensemble de la période composée de q unités de temps, le coût total de l’approvisionnement soit minimum ?

3- Solution du problème :
                                                                                                                                 C
Nombre de commandes de c articles pendant la période de q unités de temps :           .
                                                                                                                                 c
                                                      C
         Coût du lancement : y1 =         x l.
                                                      c
                                                                                                          q           q c
         Période, exprimée en unités de temps, séparant deux livraisons :         =
                                                                                                                       C           C
                                                                                                                     c
Nombre de fois que l’entreprise supporte fsat entre deux commandes :
                                                          C        q c            qc2
                                                                x            = 
                                                           2         C             2 C
Nombre de fois que l’entreprise supporte fsat durant toute la période  dans laquelle le
                                              C
nombre de commandes  est          :
                                               c
                                                           q c2        C            q c
                                                                  x            = 
                                                           2 C         c             2
Coût du stockage :
                                                     q c                q fsat
                                          y2  =           fsat  =              x  c.
                                                      2                    2
Coût total de l’approvisionnement :

                                               cl         q fsat
y1  +  y2  =  y  =          +               c (c étant l’inconnue).
                                       c            2
Ce coût est minimum lorsque sa dérivée Y’ est nulle.
                                      cl        q fsat
Or                      y’  =  -          +              
                                       c2          2
                                                     cl            q fsat
                          y’  =  0 lorsque           =              
                                                     c2               2
                                      2 C . l
soit                      c2 =
                                        q  fsat
 
     2 C. l
c =
          q fsat



Remarque :On utilise quelquefois dans la pratique des formules dans lesquelles 
interviennent d’autres paramètres.
4- Limites dans l’utilisation de la formule :
         Cette formule est applicable à la double condition :
-         que le nombre de commandes correspondant au nombre d’articles composant chaque commande ne soit pas, pour une période annuelle, supérieur à douze, car cela pourrait créer des difficultés pratiques en matière de prévision du travail administratif ;
-         que ce même nombre ne soit pas inférieur à un, car il est indispensable, pour des raisons commerciales, de passer au moins une commande par an.

5- Remarques préliminaires :

*- Concernant la valorisation des programmes :
         Cette valorisation, qui se fait au coût d’achat préétabli, ne donne lieu à aucune difficulté. C’est la raison pour laquelle, par la suite, nous raisonnerons, pour simplifier l’exposé, uniquement sur des quantités programmées.

*- Concernant la décomposition du budget des achats :
a)     Le point de départ du raisonnement en la matière est le niveau des consommations.
b)    Compte tenu des existants et des consommations, il convient ensuite de déterminer les quantités à recevoir (livraisons) et les stocks en résultant.
c)     Enfin, compte tenu des délais d’approvisionnement, il convient de déterminer les dates de commandes.

*- Concernant les différents types de réapprovisionnement en fonction des caractéristiques des consommations.

a)     Lorsque les consommations sont régulières, les approvisionnements sont également réguliers du point de vue quantitatif et du point de vue chronologique.
b)    Lorsque les consommations sont irrégulières, il convient de calculer néanmoins les quantités à commander et d’en déduire le nombre idéal de commandes à effectuer durant la période ainsi que le délai séparant deux livraisons. Il convient ensuite de choisir entre l’une ou l’autre des deux solutions suivantes, qui sont les plus souvent pratiquées :
-         Livraisons de quantités égales effectuées à des dates espacées de façon irrégulière ;
-         Livraisons de quantités inégales effectuées à des dates espacées de façon régulière.


 
 
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