Chapitre 3 : Les paramètres de position
Nous avons vu que les représentations graphiques sous
forme de tableaux ou sous forme de
courbes donnent déjà une première analyse des phénomènes étudiés. Cependant il
est plus commode de caractériser une série statistique au moyen d’un nombre
représentatif de l’ensemble du phénomène.
Cependant le choix d’une valeur
centrale, par exemple la moyenne peut avoir des avantages et des
inconvénients : ainsi la moyenne arithmétique permet de caractériser le
niveau général d’un étudiant, mais elle masque en même temps son niveau général
réel dans chaque discipline.
1- Moyenne arithmétique :
La moyenne arithmétique d’une série
statistique c1, c2, …cp est
égale à la somme des valeurs observées, divisée par le nombre d’observation. On la note :
i = p
åci,
i = 1 i = p
c = , avec n = åni.
N i=1
Remarque:
c peut s’écrire aussi en fonction des fréquences, en
effet:
|
i = n ci
c = å, / =
i = 1 n
= i = n
å fi.
i=1
Si la série est pondérée, on
écrit :
Exemple :
Les performances en jet javelot de 100
joueurs sont présentées dans le tableau suivant :
Longueur
en mètres
|
71
|
74
|
77
|
80
|
83
|
Effectifs
|
6
|
17
|
41
|
27
|
9
|
71 x 6 + 74 x 17 + 77 x 41 + 80 27 + 83
x 9 7 748
c =
= = 77,48.
6 + 17 + 41 + 27 +
9 100
c = 77,48.
Si X est une variable continue de distribution {(ëaiai, +1ë, ni) / 1 £ i £ p}, la moyenne se calcule
comme précédemment, en remplaçant ci par le
centre ci de la classe
ai + ai+1
[ai, ai +1
[ ci = .
2
Exemple :
Soit le tableau donnant les salaires
des cadres d’une entreprise et leur fréquence :
ci
|
fi
|
[5 000,7 000[
[7 000,9 000[
[9 000, 14 000[
[14 000, 20 000[
[20 000, 30 000[
|
0,21
0,34
0,25
0,15
0,05
|
Total
|
1,00
|
ai + ai+1
ci = / .
2
Par
exemple : c1 = = 6 000,
2
c =
= 10655.
2- Moyenne géométrique :
Définition :
La moyenne géométrique notée G ou Mg de n observations,
positives est égale à la racine nième de leur produit. Soit c1, c2, …cn une
suite d’observation, alors
G = n c1 x … xci, …x cn.
Remarque, on peut noter
la moyenne géométrique aussi :
Ainsi la moyenne géométrique
des deux nombres réels 2 et 8 est G =
2 x 8 = 4.
Alors que la moyenne arithmétique
est c = 5.
Dans le cas où la série est pondérée, il faudra tenir compte
des coefficients de pondération. Soit k observations distinctes c1, c2, …ck, de
coefficients respectifs n1, n2,
…nk. Avec n est
l’effectif total, soit n = = n1
+ n2 + …nk,
La moyenne géométrique s’écrit d’écrit :
3- Moyenne harmonique :
La moyenne harmonique H d’une série
statistique est égale à l’inverse de la moyenne arithmétique des inverses des
valeurs observées.
Si n est le nombre d’observations c1, c2, …cn, la
moyenne harmonique est :
Exemple :
Un escargot monte un puit de longueur trente mètres en une
heure, et en descendant sa vitesse double. Quelle est la vitesse moyenne de cet
escargot ?
En effet une approche intuitive conduit à dire que sa
vitesse moyenne est
30+60
vmoy
= /2 = 45 mètres à l’heure. Ce qui est
manifestement faux. En effet une vitesse
est
une grandeur qui dépend de deux paramètres, la distance et le temps et dans
notre exemple, la distance du puit étant constante, et ce sont les temps qui
varient. Soit d cette distance, v1 et v2 les deux
vitesses, t1 et t2 les temps de parcours respectifs à la
montée et la décente.
D d
En montant v1 = et en descendant v2
= , donc,
t1 t2
d + d
2d 2
vmoy
= = = .
t1 + t2 d d 1 1
+ +
v1 v2 v1 v2
Nous remarquons donc que la vitesse moyenne est ici la
moyenne harmonique des vitesses.
2
Soit vmoy
= / = 40 mètres/h.
1 1
+
30 60
L’usage de la moyenne harmonique est peu fréquent, cependant
elle est utilisée dans les calculs des indices.
4- Moyenne
quadratique :
La moyenne quadratique d’une série
statistique est la racine carrée de la moyenne arithmétique des carrées des
valeurs observées. On la note
Série à caractère continu
La détermination du mode est plus délicate pour les séries à
caractère continu.
On perçoit immédiatement la classe correspondant à la
fréquence la plus grande ou à l’effectif le plus important. Cette classe porte
le nom de classe modale ; elle contient le mode.
Pour déterminer le mode, plusieurs procédés sont possibles.
-Si on ne s’intéresse pas à
une valeur plus précise, il est possible de considérer que le mode de la série
correspond au milieu de la classe modale.
-Si au contraire, on désire
plus de précision, le procédé le plus simple est un procédé graphique. Il
consiste à estimer que le mode est déporté à l’intérieur de la classe modale en
fonction des effectifs rectifié des classes encadrants la classe modale. Le
mode est alors obtenu de la façon indiquée sur la figure ci-dessous.
-de manière encore plus
précise, on peut calculer le mode par la formule suivante, qui correspond à la
traduction mathématique de la méthode graphique :
k1
Mo = A
+ x a
k1 + k2
A est la valeur du caractère
correspondant à la valeur inférieur de classe modale ; a est
l’amplitude de la classe modale ; k1 et k2 sont les
différences entre les effectifs (ou les fréquences) rectifiés de la classe
modale et des deux classes qui l’encadrent.
Exemple :
Une étude portant sur la durée de vie d’une espèce
biologique aquatique de la même race est consignée dans le tableau
ci-dessous :
Déterminons la classe modale, et plus précisément le mode ;
Les classes ne sont pas d’amplitude égales ; la classe
modale n’est donc pas nécessairement celle où l’effectif est le plus élevé. En
effet, la classe [2 000, 4 000[ dont l’effectif est 26 a une amplitude double
de la classe [5 000,6 000[ dont l’effectif est 22 ;
La classe dont la densité est maximum, est la classe modale.
La densité est calculée à l’aide des effectifs et de l’amplitude. On a :
ni
di
= , on obtient alors le tableau
suivant :
ai
La classe modale est donc [5,6[.
En appliquant la méthode proposée ci-dessus, on aura :
k1
Mo = A
+ x a,
k1 + k2
0,002
Mo = 5
000 + x 1000
= 5 133,33
0,002 + 0,013
Résolution graphique
Enfin le mode peut ne pas être unique. On parle alors
de distribution multimodale ou (plurimodale).
6- Médiane :
Définition :
Si X est une variable discrète prenant
n valeurs : v1 £ v2 £ …vn (les valeurs prises par X ne sont pas groupées), on
appelle médiane un nombre réel Me tel qu’il y ait autant de valeurs vj
inférieurs ou égales à Me que de valeurs vj supérieures ou égales à
Me.
Si
n = 2k + 1, c’est-à-dire n est impair me = vk+1.
vk +
vk+1,
Si n =
2k, c’est-à-dire n est pair par convention Me = .
2
Si
X est une variable continue, on appelle médiane le nombre réel Me
abscisse du point
1
d’ordonnée de la courbe cumulative des fréquences,
c’est-à-dire le nombre réel
2 1
Solution
de l’équation Fx(t) = .
2
Me
appartient à la première classe [aiai+1[ (dont
la fréquence cumulée pi est supérieure ou égale à 0,5 (on a
donc : pi-1 < 0,5 et pi ³ 0,5).
Me – ai 0,5 – pi-1
La
valeur de Me s’obtient en résolvant : = , donc
ai+1 – ai
pi – pi-1
0,5 – pi-1
Me = ai+ (ai+1 - ai).
Pi – pi-1
La
courbe cumulative des fréquence fournit graphiquement une valeur approchée de
Me.
Cas
des séries à caractère discret
Exemple 1 :
Les performances en jet de javelot de
100 joueurs présentées dans le tableau suivant :
Me= 77+77/2=77
Exemple 2 :
Considérons une classe de 60 élèves qui
ont eux les notes suivantes dans un examen de statistique :
La médiane est 8,5 car il y a autant de
valeur vj inférieures ou égales à Me que de valeurs vj
supérieures ou égales à Me.
Cas
des séries à caractère continu
Dans ce cas la valeur de la médiane du
caractère appartient à une classe. La médiane est déterminée, soit par le
calcul, soit par le graphique.
Exemple :
Considérons le tableau suivant donnant
la superficie de 100 parcelles de terrains agricoles en hectares.
a)
résolution par calcul :
La médiane Me correspond à l’effectif
cumulé 50, donc elle appartient à la classe
60 £ x < 80.
Par la méthode d’interpolation linéaire
on a :
Me
– 60 80 – 60
= ,
50 – 43
75 – 43
80 - 60
Cela correspond à Me = 60 + (50 – 43)
x / = 64,375.
75 – 43
b)
résolution graphique :
|
Chapitre 3 : Les paramètres de position
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