Gestion des ressources humaines TP
Exercice 1 :
En 1927, la Western Electric commanda une série de
recherches relatives aux effets de l’éclairage sur l’efficacité au travail. Une
équipe de chercheurs dirigée par E. Mayo procéda de la manière suivante :
un groupe de personnes fut soumis à différentes expériences visant à mesurer
l’impact d’une amélioration de l’éclairage sur le rendement. Un autre groupe
fut soumis aux mêmes mesures, mais sans amélioration de l’éclairage.
Les résultats furent déroutants : le rendement
augmenta dans le premier groupe… mais aussi dans le second ! L’équipe de
chercheurs procéda à une autre série d’expériences sur un groupe de 5 ouvrières volontaires : dans un
premier temps on améliora leurs conditions de travail (diminution de l’horaire,
augmentation des pauses, etc.). On constata une amélioration du rendement.
Dans une deuxième phase, on supprima les améliorations
précédentes : le rendement continua à augmenter sans que les ouvrières
éprouvent une fatigue supplémentaire !
C’est à l’occasion d’entretiens avec ces dernières que
les chercheurs comprirent les résultats obtenus : les ouvrières
attribuaient l’augmentation de leur rendement aux relations amicales qui
régnaient dans l’atelier expérimental (tant entre elles qu’avec l’observateur).
Ainsi, comme il est fréquent en matière de recherche
scientifique, on n’a pas trouvé ce que l’on cherchait, mais autre chose :
- l’individu ne réagit pas à son environnement tel
qu’il est, mais tel qu’il le perçoit ;
- les méthodes d’expérimentation, empruntées aux
sciences de la nature, doivent être adaptées, voire modifiées en raison du
caractère perturbateur de l’expérience elle-même.
Tony Alberto-Pascal Combemale
Comprendre L’entreprise collection CIRCA, Nathan.
Travail à faire :
a- Pourquoi, malgré la suppression des améliorations,
le rendement continue-t-il à augmenter ?
b- Expliquez ce qui est souligné en essayant de donner
des exemples.
Exercice 2 :
Ricard
Hackman, professeur à Harward, a effectué de nombreuses études portant sur
l’organisation du travail, le fonctionnement des équipes et le
« self-management ». Ce dernier terme, nous pouvons le traduire en
français par « auto-gestion » (nous parlerons donc d’équipes
s’auto-gérant).
|
A propos de l’efficacité des équipes
Selon Ricard
Hackman, l’efficacité du travail en équipe dépend de plusieurs variables qu’il
appelle les « critères processuels d’efficacité ».
Il faut tout d’abord que les membres de l’équipe
soient prêts à fournir un effort suffisant pour mener à bien la tâche dont ils
ont la charge. Il faut également qu’ils disposent collectivement des
connaissances et compétences requises.
Au-delà de l’étendue de savoir et savoir-faire, ce qui
compte, avant tout, ce sont les connaissances et compétences spécifiques
permettant de réaliser la tâche. Enfin, il faut que le groupe adopte des stratégies
d’action appropriées (concernant, par exemple, la manière dont le groupe
s’organise, l’ordre de réalisation des sous-tâches, etc.). Plus ces stratégies
seront adaptées à la tâche à réaliser, plus le groupe disposera des
connaissances et compétences spécifiques, et plus ses membres seront prêts à fournir
un effort suffisant, plus la probabilité que le groupe fonctionne efficacement
sera accrue.
Qu’est-ce qu’un fonctionnement efficace ? Selon Richard
Hackman, l’efficacité d’une équipe peut être jugée selon trois
dimensions :
-
le produit (ou service) élaboré par le groupe doit atteindre, voire dépasser,
les standards de performance des personnes qui l’utiliseront ou qui seront
chargées de la contrôler ;
-
le processus utilisé pour réaliser la tâche doit avoir maintenu, voire
amélioré, la capacité des membres de l’équipe à travailler à nouveau ensemble
dans l’avenir ;
-
les membres doivent avoir retiré de cette expérience une satisfaction, voir un
enrichissement personnel ;
-
la « synergie de groupe » provenant des interactions entre les
membres pendant qu’ils réalisent la tâche.
Si lorsque l’on constitue, puis que
l’on gère une équipe, on cherche l’efficacité (effort fourni, connaissances et
compétences, stratégies d’action), on augmente la probabilité de voir
s’instaurer une « spirale vertueuse ». Cette spirale conduit à des
résultats que l’on n’aurait pas pu obtenir si le travail n’avait pas été
accompli par une équipe.
Maroc Economie, n° 48,3 avril 1995.
Travail à faire :
a- Qu’entend le professeur
Richard Hackman par :
- une « spirale
vertueuse » ?
- une « spirale
vicieuse » ?
b- Quels sont les critères
processuels d’efficacité d’après Hackman ?
c- Etes-vous d’accord avec le
professeur Hackman sur les conditions de fonctionnement efficace d’une
équipe ? Y-a-t-il d’autres éléments qui peuvent améliorer l’efficacité
d’une équipe ?
Solution :
Exercice 1 :
Question
a. Le dépouillement d’entretiens avec les ouvrières a
permis de montrer que ce ne sont pas des facteurs matériels qui gouvernent
principalement le rendement mais des éléments de nature psycho-social,
notamment : l’influence du groupe, l’importance de l’information et la
nature des relations avec l’encadrement.
|
Question
b. C’est en fonction de leurs
attentes et de leurs aspirations que les individus réagissent à l’action. En
effet, les personnes soumises aux expériences de Western Electric, espéraient
une meilleure relation avec leurs supérieurs plutôt qu’une amélioration de leur
condition de travail. De ce fait, l’augmentation de leur rendement a été le
résultat de relations amicales. Donc, même dans le domaine des rapports
sociaux, tenir compte des attentes des individus est une condition de la
réussite des expériences sociales.
Ex :
la réaction d’un ouvrier à l’annonce d’une aide substantielle dans l’avenir
pour l’achat d’un logement peut produire l’effet inverse de celui attendu sur
l’ouvrier qui s’attend à une augmentation immédiate de salaire.
Exercice 2 :
Question
a.
·
« Spirale vertueuse » : lorsque les membres de l’équipe
qui fonctionne bien, vont préférer ce mode de travail à une organisation plus
atomisée, où chacun mène une tâche de façon isolée.
·
« Spirale vicieuse » : c’est le contraire de la
« Spirale vertueuse », c’est-à-dire lorsque les problèmes de
fonctionnement et les tensions apparaissent à l’intérieur de l’équipe et vont
avoir tendance à s’auto-renforcer.
Question
b. Il faut tout d’abord que les
membres de l’équipe soient prêts à fournir un effort suffisant pour mener à
bien la tâche dont ils ont la charge. Il faut également qu’ils disposent
collectivement des connaissances et compétences requises. Enfin, il faut que le
groupe adopte des stratégies d’action appropriées (exemple : la manière
dont le groupe s’organise, l’ordre de réalisation des sous-tâches, etc.).
Question
c. les
conditions de fonctionnement efficace d’une équipe citées par le professeur
Hackman sont bien fondées. Cependant, il convient d’ajouter que l’amélioration
de l’efficacité d’une équipe de travail est liée entre autres aux types de
motivations parmi lesquels on peut citer :
-
l’appartenance à un groupe,
-
l’accomplissement personnel,
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Gestion des ressources humaines TP
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